
Dans son édition n°169 en kiosque, le directeur de publication de
Kalara, sous le prétexte d’une note de lecture qui cache en fait un
acharnement malsain m’accuse d’être au service de Marafa Hamidou Yaya et
Yves Michel Fotso affin de discréditer l’ouvrage…. Tout cela sous fond
de mensonges et manipulations.
Lorsque j’ai pensé à écrire
l’ouvrage « L’avion du Président », je ne voulais pas faire un livre
pour moi, un livre pour mes amis, un livre pour faire étalage d’une
quelconque érudition. J’ai voulu simplement écrire un livre sur une
affaire grotesque, l’un des plus gros scandales du Cameroun, une affaire
inimaginable dans un pays sérieux, une affaire qui révèle véritablement
la nature de notre système politique. Comme je le dis dans l’ouvrage, «
Je voulais juste écrire. Ecrire sur mon pays. Ecrire sur la République.
Ecrire pour l’Afrique. Ecrire pour la postérité » (p24).
Lorsque l’on s’engage à traiter d’une affaire criminelle à l’instar de
celle relative au scandale de l’avion présidentiel, il faut se méfier de
tout préjugé, de tout à priori et se garder de toutes certitudes. C’est
pourquoi en criminologie, la criminalité à col blanc (white color
criminality) est l’une des plus complexes. Car il ne s’agit pas
simplement d’étudier la traçabilité des comptes bancaires, les
déplacements, les amitiés supposées, il s’agit d’appréhender également
des systèmes très opaques, des connexions, des réseaux. Comprendre le
comment et le pourquoi. Autant d’éléments qui doivent amener tout
observateur averti à avoir un regard dénué de toute animosité dans le
dossier de l’avion présidentiel. Raison pour laquelle, j’ai pris soin de
prévenir tout lecteur de mon livre en ces termes : « Si on les choisit
individuellement et si on essaie de suivre ce qu’ils disent
publiquement, on ne peut pas comprendre ce qui se joue. Il faut les
regarder en interaction. Il faut se garder de tout à priori sur la
couleur politique, l’amitié ou la répulsion que certains d’entre eux
peuvent inspirer. Il faut se méfier des apparences. Appréhender le
système dans sa globalité. Connaître l’environnement politique et
économique dans lequel chaque acteur s’est déployé » (p22-23).
Malheureusement, ce que je craignais s’est produit. Sous le prétexte
d’une « note de lecture » qui de manière rigoureuse est en fait un «
lynchage », le journaliste Christophe Bobiokono, directeur de la
publication du journal Kalara, ancien journaliste de Mutations, a pondu
deux pages avec mention à la Une, « un journaliste au secours de Yves
Michel Fotso » dans son édition n°169. Deux pages dans lesquelles de
manière boiteuse, à travers une écriture qui au final laisse
transparaître la haine qui l’anime, Christophe Bobiokono tente de
décrédibiliser 5 années de travail, plus de 1000 pages de documents
consultés, des centaines d’heures d’écritures, des dizaines d’heures
passées dans les tribunaux.
Une stratégie qui répond en fait à
une logique ambiante dans la satrapie qu’est le Cameroun : la stratégie
du « tous pourris ». Un mécanisme de nivellement d’une société par le
bas, visant à décrédibiliser tout ce qui pourrait susciter la moindre
attention afin de créer un contexte de pénombre permanente. Dans ce noir
généralisé qui affecte même les esprits supposés brillants, la
réussite, la nouveauté, l’élévation sont perçues sous le prisme de
catégories qui n’ont pour seuls objectifs que de masquer la part de
l’individualisme méthodologique de l’acteur agissant. Ainsi, lorsque
vous réussissez ou vous posez un acte, soit on vous trouve une
appartenance sexuelle (homosexuelle), soit une tribu (parce c’est son
frère qui est là), soit des réseaux (franc-maçon, etc), soit
l’affairisme (il a été acheté). Dès lors, les textes comme ceux de
Christophe Bobiokono, s’ils peuvent paraître « intéressants » ou «
riches » pour celui qui n’a pas lu le livre, obéissent à toute une
stratégie de gouvernance politique au Cameroun depuis 34 ans. Ce n’est
pas pour rien que le sociologue Pierre Bourdieu disait que les
journalistes sont au service de l’appareil dominant.
Ceci dit,
dans le fond, Christophe Bobiokono se livre à la fois à un récit plein
de contrevérités, dont la chronologie ne colle pas aux faits, à des
interrogations qui intriguent et des conclusions qui permettent de se
demander si ce dernier a véritablement lu comme il le prétend l’ouvrage
sorti des éditions du Shabel en juillet 2016. A ce niveau, sa conscience
reste son seul juge.
1- Sur le rappel des faits
Aussi séduisant que cela puisse paraître, Christophe Bobiokono commence son texte qui se veut une note de lecture par ce qu’il appelle lui-même un rappel des faits. Dans cette partie qui occupe d’ailleurs une bonne dose du texte, le journaliste fait étalage de toute sa maîtrise supposée du dossier de l’avion. Une manière pour lui de montrer au lecteur qu’il a lui même une parfaite connaissance du sujet. A aucun moment sur plus de 7000 signes, soit prêt d’une page et demie, il ne cite l’ouvrage qu’il prétend avoir lu ou encore décrit le style, la pagination, l’ordonnancement des chapitres, la mise en page etc. Non. Il tient à prouver à ses lecteurs toute la densité de son savoir sur le sujet. Mais très vite les premières lacunes apparaissent.
Aussi séduisant que cela puisse paraître, Christophe Bobiokono commence son texte qui se veut une note de lecture par ce qu’il appelle lui-même un rappel des faits. Dans cette partie qui occupe d’ailleurs une bonne dose du texte, le journaliste fait étalage de toute sa maîtrise supposée du dossier de l’avion. Une manière pour lui de montrer au lecteur qu’il a lui même une parfaite connaissance du sujet. A aucun moment sur plus de 7000 signes, soit prêt d’une page et demie, il ne cite l’ouvrage qu’il prétend avoir lu ou encore décrit le style, la pagination, l’ordonnancement des chapitres, la mise en page etc. Non. Il tient à prouver à ses lecteurs toute la densité de son savoir sur le sujet. Mais très vite les premières lacunes apparaissent.
- Il écrit : « Dès
juillet 2001, le nouveau DG de la Camair saisit le constructeur
aéronautique Boeing pour s’informer des conditions d’achat d’une
appareil de marque Boeing (…). L’offre de Boeing reçue, Yves Michel
Fotso négocie avec un tiers, la société américaine GIA International (…)
Elle loue deux avions à la compagnie camerounaise de transport aérien».
Cette dernière affirmation relève purement et simplement de
l’affabulation et correspond à un discours savamment distillé dans
l’opinion publique depuis 2008 y compris par Christophe Bobiokono quand
il était encore journaliste à Mutations pour montrer la complicité de
détournement entre GIA et Yves Michel Fotso.
En juillet 2001,
GIA International ne loue aucun avion à la Camair. A la page 76 du
livre, sur la base de documents obtenus à la police judicaire, sur la
base des déclarations de Russel Meek président de GIA devant la justice
américaine, il apparaît que la 1ère rencontre entre GIA et Yves Michel
Fotso de la CAMAIR aura lieu à Johannesburg en Afrique du Sud le 12
juillet 2001. Ceci par l’intermédiaire de Jean Marie Assene Nkou
actuellement en fuite qui lui était représentant régional de cette
société. Les deux avions dont Bobiokono fait allusion sont le 747-300 et
le 767-200. Ce n’est que le 26 juillet 2001, à la suite d’un conseil
d’administration tenu à Paris que Polycarpe Abah Abah et Etienne Ntsama
donnent leur accord pour l’acquisition par la Camair de ces deux avions.
Par la suite et c’est là où naît le scandale, ce sont les 29 millions
de dollars virés à GIA les 23 et 24 août 2001 à partir de Paris par la
SNH (page 94) qui vont permettre à cette société d’acheter ces deux
avions et de les mettre en location à la Camair. Vu la chronologie et
les éléments qui précèdent, il est dès lors impossible qu’en juillet
2001, GIA International louait déjà des avions à la Camair de Yves
Michel Fotso.
- Par la suite, il décrit la réunion ayant eu lieu
à la présidence de la République entre Marafa Hamidou Yaya, Benae
Mpecke, Justin Mitlassou, Michel Meva’a m’Eboutou et Yves Michel Fotso.
S’il prend la peine de dire qu’il s’agissait de la réunion de lancement
du projet Boeing Business Jet 2 et de rappeler que Marafa et Fotso on
présenté le projet, il oublie de mentionner deux éléments capitaux pour
la compréhension du dossier. Tout d’abord la Camair et la SBLC. Des
éléments qui sont déterminants pour la suite. Car, au départ, la Camair
doit simplement intervenir comme partenaire technique s’assurant que
l’avion respecte les exigences de l’Etat du Cameroun. Mais c’est au
cours de la réunion que Michel Meva’a M’Eboutou, ministre des finances à
l’époque, décide de faire acheter l’avion par la Camair. Dans sa
déposition à la police judiciaire contenu dans l’ouvrage (pages 85-86),
il souligne : « Pour ne pas donner l’impression de narguer nos
partenaires au développement, en l’occurrence le Fmi et la Banque
Mondiale, tout en exécutant la décision du gouvernement d’acquérir cet
avion, il fallait bloquer l’avion très provisoirement au profit de la
Camair, les opérations d’immatriculation dudit avion au nom de l’Etat du
Cameroun ne devant poser aucun problème par la suite. Egalement, il ne
fallait pas laisser transparaître la moindre écriture que cet avion a
été acquis par l’Etat directement. C’est à cette fin que devait être
utilisé le nom de la Camair».
Sur la SBLC qui permettait de
garantir la sécurité de l’argent du Cameroun, elle a également été
abordé au cours de cette réunion. Mais notre « spécialiste » n’y voit
pas d’intérêt. Pourtant c’est encore le ministre des finances, Michel
Meva’a M’Eboutou qui s’oppose à l’émission d’une SBLC. Lui-même déclare
au juge d’instruction (page 87) « « J’étais dès le départ contre le
principe de la lettre de crédit. J’ai décidé qu’il fallait acheter cet
avion au comptant pour ne pas passer par ces banquiers. Ça ne fait pas
sérieux ». Ces éléments ne sont pas importants pour notre cher
Bobiokono.
- Christophe Bobiokono poursuit un long exposé sur
Jean Marie Atangana où il n’évoque les pas les deux autres reports de
livraison de l’avion du président Biya après celui de mars 2002, il ne
parle pas de la création par Yves Michel Fotso de la société AVIPRO
FINANCE pour couper les loyers des avions de GIA afin de livrer le BBJII
du chef de l’Etat. Il ne parle pas du conflit ouvert au sein de
l’appareil de l’Etat entre Jean Marie Atangana Mebara et Yves Michel
Fotso dont le début de l’illustration se situe au chapitre intitulé : «
la rencontre de Genève » (pages 143-151). Il ne parle pas non plus de
ses amis de APM (pages 193-214), qui au même moment où l’on se bat pour
offrir un avion au chef de l’Etat manœuvrent non seulement pour la prise
de contrôle de la Camair, mais également veulent offrir un autre avion
au chef de l’Etat. Y compris celui d’un prince saoudien. Ces éléments
ont tous échappé à ce spécialiste autoproclamé de l’avion du président.
Il oublie de mentionner qu’en septembre 2003, soit quelques jours avant
qu’il ne soit débarqué de la Camair, Yves Michel Fotso contacte Boeing
et leur dit qu’il arrive dans les prochains jours payer CASH l’avion du
président (page 182). La présidence de la République refusa. Chez
Bobiokono ce n’est pas un évènement important……… Il préfère parler de la
décision de Paul Biya de prendre l’Albatros sans également ajouter que
tous les rapports émettaient des réserves sur l’avion (pages 175-192).
Que dire de cette lettre de Arnold Schumacher, directeur des ventes
Europe/Afrique de la division BBJII au directeur de la Camair avant
l’acquisition du BBJII qui met en garde l’Etat du Cameroun sur
l’Albatros. Que chacun aille lire et se faire sa propre idée (pages
191-192).
2- Zones d’ombre
Puis vient la partie que notre cher spécialiste appelle les zones d’ombre. S’érigeant en procureur de l’opinion publique, il écrit parlant des pages de l’ouvrage : « elles ne permettent pas d’éclaircir de nombreuses zones d’ombre de l’affaire ». Il poursuit s’agissant de la SBLC: « Marafa Hamidou Yaya a toujours déclaré que la décision de Meva’a M’Eboutou (de virer l’argent) avait été prise à son insu et en violation du mécanisme validé par ses soins ( à savoir la SBLC) (..) Tout au long de son ouvrage, comme en page 88, Boris Bertolt embrasse cette thèse sans la moindre réserve pourtant, il évoque lui-même dans son livre le contrat signé entre Camair et Gia le 14 août 200, c'est-à-dire une semaine avant le déblocage des fonds. Ce contrat prévoit bien que la Camair paye 31 millions de dollars (…) il n’y est mentionné nulle part la SBLC »…Mr Bobiokono, un journaliste n’est pas un prêtre, un catéchiste, un pape ou un imam qui peut parler à ses fidèles tous les jours de Dieu sans jamais savoir où il se trouve. Un journaliste c’est un historien du présent. Il travail sur des faits qui peuvent être des déclarations écrites ou verbales faites dans des circonstances ; des documents ; et autres….
Puis vient la partie que notre cher spécialiste appelle les zones d’ombre. S’érigeant en procureur de l’opinion publique, il écrit parlant des pages de l’ouvrage : « elles ne permettent pas d’éclaircir de nombreuses zones d’ombre de l’affaire ». Il poursuit s’agissant de la SBLC: « Marafa Hamidou Yaya a toujours déclaré que la décision de Meva’a M’Eboutou (de virer l’argent) avait été prise à son insu et en violation du mécanisme validé par ses soins ( à savoir la SBLC) (..) Tout au long de son ouvrage, comme en page 88, Boris Bertolt embrasse cette thèse sans la moindre réserve pourtant, il évoque lui-même dans son livre le contrat signé entre Camair et Gia le 14 août 200, c'est-à-dire une semaine avant le déblocage des fonds. Ce contrat prévoit bien que la Camair paye 31 millions de dollars (…) il n’y est mentionné nulle part la SBLC »…Mr Bobiokono, un journaliste n’est pas un prêtre, un catéchiste, un pape ou un imam qui peut parler à ses fidèles tous les jours de Dieu sans jamais savoir où il se trouve. Un journaliste c’est un historien du présent. Il travail sur des faits qui peuvent être des déclarations écrites ou verbales faites dans des circonstances ; des documents ; et autres….
Primo, Michel Meva’a
M’Eboutou a toujours admi s’être opposé à la SBLC. Il était ministre des
finances. Dans son audition du 25 septembre 2008 devant le juge
d’instruction (pp85-86), il déclare : « Une lettre de crédit n’est pas
un contrat d’adhésion. Nous aurions surpris tout le monde en tant que
haut commis de l’Etat en agissant de la sorte. J’étais contre cette idée
et j’ai proposé le paiement au comptant » (page 87). Dans sa lettre au
chef de l’Etat du 23 février 2010, Yves Michel Fotso écrit : « « Le
ministre de l’Economie et des finances n’était pas favorable à
l’émission d’une telle lettre de crédit (Sblc) pour des raisons
relatives à la bonne conduite du programme d’ajustement structurel. Il
préférait verser directement à GIA International les fonds nécessaires
pour le financement partiel de l’acquisition du Boeing 737 BBJII »(page
87). Christophe Bobiokono se croit certainement plus crédible que Michel
Meva’a M’Eboutou devant un juge d’instruction ou Yves Michel Fotso
devant le chef de l’Etat. Ça se passe de tous commentaires.
Par
la suite, il justifie le fait que Michel Meva’a M’Eboutou ait viré les
31 millions de dollars sans garantie parce que le contrat ne prévoyait
pas la SBLC. Dans sa roublardise intellectuelle, Bobiokono refuse de
préciser que moi également j’indique que la SBLC n’y figure pas, et je
vais même plus loin en soulignant : « Le prix d’acquisition de l’avion
est fixé à 49 millions de dollars, auxquels s’ajouteraient 16 millions
de dollars, soit près de 8 milliards de F Cfa pour l’habillage intérieur
de l’appareil. Pour être en mesure de financer cette acquisition, GIA
International requiert auprès de Yves Michel Fotso un dépôt d’arrhes
appelé (« Committment fee») de 31 millions de dollars avant le 24 août
2001. Mais cela devait se faire sur la base d’une SBLC. Or, sur cet
aspect, l’entreprise américaine ne donne aucune précision sur les
modalités de son émission. Elle n’en parle même pas. Par contre, on peut
déjà remarquer que l’offre de GIA International est de 10 millions de
dollars Us supérieure à celle de Boeing présentée quelques jours
auparavant » (p89). Une manière déjà de dire que du point de vue
financier le contrat de GIA pose déjà un problème.
Quelques
lignes plus tard, voilà ce qui est écrit dans le livre: « Les
responsables de Gia International sont également informés que le
ministre de l’Economie et des finances s’oppose à l’émission d’une Sblc.
Or, toutes les négociations avec l’entreprise américaine reposent sur
l’émission de ce document qui doit permettre de sécuriser les fonds
débloqués par l’Etat du Cameroun. Pour faciliter l’opération qui se
déroule clandestinement, Russell Meek propose d’associer Yves Michel
Fotso dans le contrôle des fonds qui seront virés » (p91). Notre
journaliste n’en parle pas. Plus ces évènements se déroulent le 19 août
et les 29 millions de dollars n’ont pas encore été viré.
Si un
contrat n’est pas un ordre de virement. A moins que chez Bobiokono les
mots aient perdu leurs sens. Qui a donc donné l’ordre à Michel Meva’a
M’Eboutou de payer à GIA sans garantie. Une chose est certaine, ce n’est
ni Marafa Hamidou Yaya, ni Yves Michel Fotso et encore moins Jean Marie
Atangana Mebara. Intérrogé au Tribunal de Grande Instance du Mfoundi,
le livre vous donne une idée : « Après plusieurs hésitations, refusant
même parfois de répondre, Michel Meva’a se plie aux injonctions du
président de la collégialité Gilbert Schlick et répond : « C’est une
dépense publique, c’est le rôle du Minefi de la payer. Il n’y a qu’une
personne qui peut ordonner une telle dépense ». Marafa Hamidou Yaya, qui
mène lui-même le contre-interrogatoire ce 26 juillet 2012, revient à la
charge et pose une seconde question : « Qui est donc cette personne? »
Michel Meva’a M’Eboutou refuse catégoriquement de répondre. Pour qui
connait les mécanismes de déblocage des fonds publics d’une telle
envergure, cette personne ne peut être que Paul Biya. Sans oublier que
les deux se connaissent bien » (page 96).
Au vu de tout ce qui
précède, je m’en voudrais personnellement de continuez à démontrer ce
manque de rigueur de « boby », l’absence de professionnalisme sur ce
dossier, le travail bâclé de celui que je considère comme un aîné, un
ami et que j’appelle et je continuerais à appeler affectueusement «
grand frère ». Croyez-moi, ce ne sont pas les manquements qui n’existent
pas. Comme son invitation à faire parler dans l’ouvrage Otélé Essomba,
Françis Nana, ou encore Pascal Magnaguemabé alors que tous interviennent
d’une manière ou d’une autre manière dans l’ouvrage. Parfois sous
anonymat. Ahhhh j’oubliais ce dernier aspect, l’anonymat dans
l’écriture. D’après lui, il s’agit d’une stratégie pour « faire des
affirmations favorables à Yves Michel Fotso et Marafa Hamidou Yaya »….
Vous pouvez dès lors à travers ces propos lire le positionnement
psychologique d’un journaliste en post-colonie. S’appuyant sur
l’utilisation des anonymats dans une écriture il tire directement la
conclusion d’un acteur au service des intérêts. Pour lui, ce style ne
peut pas relever du choix de son auteur, en dépit de toutes ses
qualifications. Ce discours répond à la stratégie du « tous pourris »,
la logique du nivellement par le bas. Un soutien objectif à
l’oppresseur. Un mépris pour la création et le progrès.
Cher
Christophe, je termine ces lignes en t’invitant à beaucoup de distance,
de recul, d’objectivité dans le traitement de cette affaire. Moi
également j’aurais pu sombrer dans ton état. Je comprends que la
proximité que nous pouvons avoir avec certains puisse guider nos choix.
Parfois la haine fait perdre la lucidité. Il faut beaucoup de courage.
Moi ma distance sur cette affaire, et tu le sais je la dois à mon
éditeur qui s’est donné corps et âme afin que nous puissions avoir un
travail qui servira le peuple et non les rancœurs de deux ou trois
individus. C’est à cela que je t’invite.
Je ne suis certainement
pas un bon journaliste. Mais anciens patrons Haman Mana ou encore Xavier
Messe doivent le savoir. Mes anciens collègues et amis dans la presse :
Romuald Nkonlak, Claude Tadjon, Jean Bruno Tagne, Cabral Libi, Roger
Kiek De Kiki, George Alain Boyomo, Yannick Yemga, Rodrigue Ntongue ou
encore Serge Lionel Nnanga vous diront certainement des choses les plus
incroyables sur moi. Mais la seule chose à laquelle j’ai tenu à travers «
l’avion du président », c’était de rester professionnel. Il fallait
écrire un livre qui permette d’avoir un regard plus large, plus
dynamique, sans toutefois avoir la prétention de dire la vérité. Car
personne ne sait où se trouve la vérité. « Je ne suis pas certain
d’avoir démêlé l’écheveau de cette affaire. Je ne suis pas certain de
tout connaître. Peut-être ai-je été manipulé, car personne ne peut
maîtriser jusqu’où la manipulation peut aller,mais il existe des
instants, des hasards, des situations où l’on redevient soi-même. Ce
sont ces instants que j’ai exploités dans cet ouvrage. Ces zones d’ombre
qui créent la confusion. Ces décisions prises, dont les explications ne
tiennent pas la route » (page 22).
Boris Bertolt
Auteur de l’ouvrage, L’avion du président, Editions du Shabel, Yaoundé, 2016, 247p.
Boris Bertolt
Auteur de l’ouvrage, L’avion du président, Editions du Shabel, Yaoundé, 2016, 247p.
