
Le secrétaire général des Nations unies sud-coréen, dont le
successeur, Antonio Guterres, prendra ses fonctions le 1er janvier, est
resté dix ans à la tête de l’organisation. Son bilan en sept points.
En dix ans et deux mandats à la tête des Nations unies, Ban Ki-moon
n’a jamais su dépasser les blocages inhérents à l’organisation
internationale et incarner son rôle de « pape diplomate ». Dans un monde
plus divisé et incertain, il laisse à son successeur, Antonio Guterres,
qui prend ses fonctions le 1er janvier 2017, une organisation discréditée par la guerre en Syrie.
Le Cas de la Syrie
« C’est mon plus grand regret », a reconnu Ban Ki-moon lors
de sa dernière conférence de presse, le 13 décembre. M. Ban n’a jamais
été en mesure d’imposer son leadership sur le conflit en Syrie face aux
blocages du Conseil de sécurité, paralysé par l’opposition de Moscou,
membre permanent qui dispose du droit de veto et allié de Damas.
Le secrétaire général de l’ONU a mis plus d’un an à prendre la mesure
de la crise, en nommant un représentant spécial en Syrie (Kofi Annan
puis Lakhdar Brahimi et enfin Staffan de Mistura).
Le siège « moyen âgeux » imposé durant cinq mois aux quartiers
rebelles d’Alep-Est a obligé Ban Ki-moon à être plus véhément ces
derniers mois. Il a plusieurs fois accusé publiquement le président
syrien, Bachar Al-Assad, de « crimes contre l’humanité » et affirmé que la crise syrienne laisserait « un trou béant dans la conscience mondiale ». « Trop peu et trop tard »,
lui reprochent ses critiques, qui insistent sur le rôle de premier plan
qu’aurait dû jouer le secrétaire général en tentant de rencontrer
directement Bachar Al-Assad ou de se rendre en Syrie.
Tout en affirmant être prêt à s’impliquer personnellement, le nouveau
diplomate en chef reste vague: «il nous faut davantage de médiation,
d’arbitrage et de diplomatie préventive», répète-t-il.
afrikmag avec Le Monde