
Au
Cameroun, le divorce est désormais programmé entre les éditeurs de
presse et la société Messapresse, principal distributeur de journaux
dans le pays. C’est ce qui ressort de la séance qui a réuni les 2
parties, le 10
février 2017, à Yaoundé, la capitale camerounaise.
Le
groupe français Presstalis, la maison-mère de Messapresse, a envoyé
Christian Carisey, le directeur de l’international et des affaires
institutionnelles, par ailleurs directeur de la communication. Il est
venu annoncer l’intention de Presstalis d’arrêter la distribution de la
presse camerounaise. Et pour cause, ce segment affiche de mauvais
résultats.
Christian
Carisey a expliqué que 80% des journaux locaux sont invendus. Le manque
à gagner atteint 270 millions FCfa que les bonnes ventes de la presse
étrangère et des livres ne couvrent pas.
Depuis
quelque temps, le groupe Presstalis cherche en vain un repreneur pour
Messapresse, sa filiale camerounaise, comme il l’a fait au Sénégal et en
Côte d’Ivoire. La société française exige des efforts de la Fédération
des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse), d’une part, et du
gouvernement camerounais, d’autre part. A l’Etat, il est demandé une
subvention sur la distribution des journaux et un allègement fiscal,
notamment une imposition sur le bénéfice et non sur le chiffre
d’affaires. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a
reçu M. Carisey à qui il a promis de transmettre ces doléances à la
hiérarchie.
Aux
éditeurs de presse, Messapresse réclame désormais 50% sur la vente d’un
journal, au lieu du taux de 40%. Cette proposition n’a pas reçu
l’assentiment de la Fedipresse qui a répondu par la voix de son
président, Haman Mana, patron du quotidien Le Jour : «Nous
sommes dans une situation maritale où l’un des conjoints ne veut plus de
l’autre. Il faut donc s’entendre sur les modalités du divorce ». Pour lui, le temps est venu « de se prendre en main par nous-mêmes et pour nous-mêmes ». Il ajoute que « c’est
une occasion pour nous de nous réapproprier le métier de distribution
et de le faire en tenant compte des spécificités camerounaises ».
Assongmo Necdem
Investir au Cameroun