
L’on en sait désormais un peu plus sur les dessous de
l’audience accordée le 21 février
2018, par le secrétaire général de la
présidence de la République du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh, a William
Alan Buckovic, fondateur de Geovic Mining Corp, junior minière
américano-canadienne, détentrice, depuis 2003, du tout premier permis
d’exploitation minière du Cameroun.
Ce
sésame a été délivré pour le gisement de nickel, cobalt et manganèse de
Nkamouna, localité située dans l’arrondissement de Lomié, région de
l’Est du Cameroun.
En
effet, selon des sources proches du dossier, le fondateur de Geovic
Mining n’est pas seulement venu annoncer la reprise du projet de
Nkamouna, à l’abandon depuis 5 ans. Il est surtout aller au palais de
l’Unité pour tenter d’obtenir des autorités camerounaises, de ne pas
retirer le permis d’exploitation délivré à la filiale camerounaise de
Geovic depuis 15 ans, mais qui n’a jusqu’ici produit aucun effet sur le
développement de ce projet minier.
A
en croire nos sources, face à l’incapacité de cette junior-minière à
faire avancer le projet de Nkamouna depuis 2003, le gouvernement
camerounais envisage, depuis la fin de l’année 2017, de retirer ledit
permis.
Il
est ensuite prévu de lancer un appel d’offres international, afin de
recruter un nouveau partenaire capable de véritablement enclencher
l’exploitation du gisement de nickel-cobalt-manganèse de Nkamouna, qui
intéresserait d’ailleurs déjà d’autres investisseurs financièrement plus
solides.
C’est
à l’effet d’empêcher le gouvernement camerounais d’aller jusqu’au bout
de cette logique, que William Alan Buckovic a débarqué au Cameroun en
février dernier, puis a été reçu au palais d’Etoudi.
Pourtant,
apprend-on de bonnes sources, cette junior minière a été exclue en 2014
de la bourse de Toronto (Canada), où elle était listée, pour
non-respect des règles de fonctionnement de ce marché financier.
«Geovic
ne peut pas développer le projet minier de Nkamouna, simplement parce
que cette entreprise n’a pas de ressources. La preuve, c’est qu’ils
n’ont rien fait depuis 15 ans. Ce qui les intéresse, c’est de vendre
leurs actifs sur ce projet au plus offrant.», commente une source proche du dossier.
Brice R. Mbodiam