
Une enquête devrait être ouverte, en Corée du Sud, à l’encontre du
secrétaire général de l’Association
mondiale des organes de gestion des
élections (A-WEB). En décembre, le gouvernement sud-coréen avait demandé
à cette organisation de cesser toute collaboration avec la Commission
électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise.
La Commission nationale des élections (NEC) coréenne a
indiqué avoir saisi la justice en vue d’ouvrir une enquête pour «
entrave aux procédures de passation de marché », « pratique commerciale
abusive » et « violation de la loi sur la gestion des subventions »
contre Kim Yong-Hi, le secrétaire général de l’Association mondiale des
organes de gestion des élections (A-WEB).
Selon RFI, qui a révélé l’information, Kim Yong-Hi est
soupçonné d’avoir favorisé Miru Systems – l’entreprise sud-coréenne qui
fabrique notamment les « machines à voter » congolaises – dans ses
relations avec plusieurs commissions électorales.
La NEC a d’ailleurs écrit à la Commission électorale
nationale indépendante (Ceni) congolaise pour se distancer du « projet
d’introduire un système de vote par écran tactile » en République
démocratique du Congo (RDC). Ces dispositifs sont mieux connus en RDC
sous le nom de « machines à voter ». Celles-ci doivent être commandées
par la Ceni à Miru Systems, pour un montant de près de 150 millions de
dollars et par l’intermédiaire d’un contrat de gré à gré. Or ce
dispositif est très critiqué, à la fois par les États-Unis et
l’opposition congolaise, qui les surnomme les « machines à tricher ».
Dans son courrier, la NEC informe également la Ceni congolaise de l’enquête à venir contre le chef de l’A-WEB.
« Résultats indésirables »
En décembre dernier, le gouvernement sud-coréen avait déjà demandé à l’A-WEB de cesser son « soutien technique » à la Ceni, comme l’avait révélé un courrier adressé à Jeune Afrique.
« Le gouvernement coréen a dûment expliqué au fabricant […]
les risques potentiels en cas d’exportation de ces machines, lisait-on
encore dans ce document. Plus particulièrement, exporter ses machines au
Congo pourrait donner au gouvernement congolais un prétexte pour
[obtenir] des résultats indésirables liés aux élections, notamment [un]
retard additionnel [à leur] tenue. »
Les deux affaires pourraient être liées. Dans son enquête
sur la transparence des élections en Afrique, JA avait en effet montré
que Miru Systems, le fabricant sud-coréen des « machines à voter »,
avait tiré profit des événements organisés par l’A-WEB pour démarcher la
Ceni congolaise.
Source: jeune afrique