Satisfait de ses premiers mois parisiens, le technicien allemand reconnait bien volontiers qu’il a
du travail.
C’est l’heure des premiers bilans pour Thomas Tuchel. Un bilan
entaché d’une défaite à Liverpool, mais qui reste immaculé sur la scène
nationale avant d’affronter le coffre-fort rémois ce mercredi (21h), au
Parc des Princes, pour le compte de la 7 journée. A y regarder de plus
près, Paris s’est tout de même fait bousculer en championnat… «Parfois,
il faut accepter que la bonne deuxième mi-temps est le résultat de la
première période», corrige le coach allemand. Avant de convenir qu’il y a
là quelque-chose à revoir et que «ce n’est que le début.» Un début
freiné par le retour tardif de certains mondialistes, avec ce que ça
implique en termes de préparation. Sans oublier la tournée en Asie… «Ce
n’est pas une excuse, c’est comme ça», glisse Tuchel. Et d’ajouter, en
guise d’évaluation globale : «C’est très bien qu’on gagne dès le début
de la saison, on montre une bonne mentalité, même quand l’adversaire
marque en premier et qu’on est en difficulté en première période.
Maintenant, c’est le moment d’améliorer les détails, notre jeu.» Voici
quelques idées.
Donner un moteur allemand à la «Formule 1 PSG» «Le PSG ressemble à une Formule 1 conduite comme une berline», lâchait Bixente Lizarazu dimanche, sur le plateau de Téléfoot.
Une berline qui ferait bien de gonfler son moteur afin de s’éviter de
sévères désillusions en Ligue des champions… Ce PSG à réaction doit
savoir montrer les muscles, se faire mal et jouer à haut niveau
d’intensité dès l’entame, sans attendre d’être dans le dur. Pas évident
de s’y essayer en L1 face à des blocs bas, comme ce sera encore le cas
ce mercredi contre Reims (21h). Mais c’est par là que le succès passera.
«On doit s’améliorer en jouant compact en attaque et en défense, quel
que soit le schéma», jure Tuchel. C’est peut-être LE défi prioritaire,
l’intensité. Les Parisiens peuvent s’inspirer de l’excellent Thomas
Meunier dans ce domaine. «C’est au coach, fin psychologue, de faire
passer ses objectifs et ses envies, un changement de mentalité,
quelque-chose de plus allemand, et de plus collectif», résume le Belge.
© Panoramic
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Fixer Neymar en 10, dans le cœur du jeu Exilé à
gauche à Liverpool, milieu à trois oblige, Neymar a vite retrouvé l’axe
et son nouveau poste de meneur de jeu à Rennes. Un rôle qui lui va comme
un gant. «On aime voir Ney en 10 parce qu’il est encore plus impliqué
dans le jeu offensif et toutes les attaques, il a plus de liberté. Si
vous impliquez Neymar dans vos attaques, vous augmentez vos chances de
vous créer des occasions», note Tuchel. Que ce soit dans un schéma à
trois ou à quatre défenseur, Neymar en 10, cela semble devenir une
évidence. Cela permettra peut-être de faire briller la «MCN» dans les
grands rendez-vous européen. Ce qui n’a pas été le cas jusqu’ici.
Insister sur le 4-2-3-1…
4-3-3, 4-2-3-1, 3-5-2, 4-4-2 diamant… Thomas Tuchel s’est évertué à
changer de systèmes au gré des adversaires, de ses envies et du matériel
humain à sa disposition. Une chose est sûre : le 4-2-3-1 ressemble à
une potion magique qui a souvent permis au PSG de renverser la situation
en cours de match. «J’aime être fixé (sur un système), mais on doit
trouver la meilleure solution pour les joueurs tout en sachant que c’est
bien de pouvoir changer, pour que ça ne soit pas trop facile pour nos
adversaires. (…) On peut seulement jouer dans les systèmes pour lesquels
on a les joueurs. Parfois, c’est aussi important d’avoir trois milieux
pour utiliser les espaces. A Rennes, Marco (Verratti) et Adrien (Rabiot)
ont joué si proches que c’était comme si on avait deux 6.» Quitte à
jouer avec deux pivots, autant partir d’entrée de jeu sur un 4-2-3-1…
… tout en redonnant sa chance au 3-5-2
Comme le dit Tuchel, le PSG ne peut pas jouer dans un système pour
lequel il n’a pas les joueurs. Cela s’applique notamment au milieu à
trois, en l’absence de sentinelle digne de ce nom. Et avec l’enquête de
l’UEFA qui n’en finit plus, il ne faut peut-être pas compter sur un
renfort cet hiver… En l’occurrence, il a les éléments pour jouer en
3-5-2, avec des latéraux très offensifs comme Thomas Meunier et Juan
Bernat. Surtout que ce dernier ne semble pas offrir toutes les garanties
sur le plan défensif… Ce système permettrait de le «protéger» et de lui
laisser s’exprimer sur le plan offensif. Idem pour Layvin Kurzawa et
Dani Alves lorsqu’ils seront remis de leur blessure respective.
Rappelons que ce schéma n’a été réellement utilisé qu’une fois, en
première période contre Angers fin août (victoire 3-1). Pas une
réussite. Mais à revoir. C’est d’ailleurs pour cela que Thilo Kehrer a
été recruté (37 M€), avec quatre arrières centraux dans la rotation.
Réussir l’impossible avec Rabiot
Indispensable depuis le début de la saison, tant par son niveau de jeu
que par l’absence de recrutement estival au milieu, Adrien Rabiot
commence à tirer la langue. Les négociations au sujet d’une prolongation
commencent-elles à peser ? «Non je ne pense pas. La fatigue ? Oui»,
assure Thomas Tuchel, évoquant un «manque de concentration et de
précision dans les passes» à Rennes dimanche passé. «Il a une influence
positive», a poursuivi le coach allemand, intarissable au sujet du jeune
international (23 ans). Tuchel qui reconnait que le poste de sentinelle
n’est pas «naturel» pour Rabiot. Et pourtant… Chacun sait qu’il a les
capacités de s’y installer. Simplement, l’intéressé ne s’y sent pas
bien. Unai Emery s’y est cassé les dents. Tuchel aura-t-il plus de
réussite ? Disposer de Rabiot en 6 pourrait donner de nouvelles
ouvertures tactiques au technicien germanique. Même si dans un schéma à
deux récupérateurs, pas besoin de sentinelle…
Christophe Remise
Source: lefigaro.fr