
La police de Hongkong a tiré, dimanche 28
juillet, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc
sur des
manifestants pro-démocratie, sortis par dizaines de milliers dans les
rues malgré l’interdiction des autorités, et au lendemain de violents incidents lors d’un précédent rassemblement interdit dans une ville près de la frontière chinoise.
La
foule s’est rassemblée dans la mégapole durant l’après-midi et, alors
que la police n’avait autorisé qu’un rassemblement statique dans un
parc, s’est vite éparpillée pour marcher dans les rues. Les heurts de
dimanche se sont produits en fin d’après-midi près du Bureau de liaison
du gouvernement chinois, symbole de la présence chinoise.
Un
groupe d’environ 200 manifestants parvenu jusqu’au Bureau de liaison
s’est retrouvé face à face avec la police anti-émeutes qui gardait en
force le bâtiment. La police a appelé les manifestants par haut-parleurs
à mettre fin à leur « rassemblement illégal » avant de tirer du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc.
Les
manifestants ont riposté avec des briques et des pierres puis ont été
repoussés par une charge des policiers munis de matraques. Des
journalistes de l’AFP ont vu des policiers procéder à de multiples
arrestations. Les affrontements ont brusquement cessé vers 23 h 30 heure
locale, soit 17 h 30 à Paris, quand les protestataires ont battu en
retraite et se sont engouffrés dans les stations de métro voisines.
La colère de Pékin
Dimanche
dernier, des manifestants avaient jeté des œufs et couvert de graffitis
le Bureau de liaison. Un protestataire a même atteint l’emblème
national chinois, maculant d’encre noire le blason rouge et or. Pékin a
réagi vivement, dénoncé des actes « absolument intolérables » et appelé à « punir les coupables ».
Samedi,
de violents incidents ont éclaté à Yuen Long, ville proche de la
frontière chinoise, à l’issue d’une manifestation interdite rassemblant
des dizaines de milliers de personnes. Elles protestaient pacifiquement
contre l’agression de militants pro-démocratie le dimanche précédent, attribuée à des triades, des gangs violents, et qui avait fait 45 blessés selon des sources hospitalières.
Mais
en soirée, des face-à-face tendus ont opposé des groupes de
manifestants souvent casqués à la police anti-émeutes qui a utilisé du
gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc avant de charger à la
matraque. Dans la gare de la ville, là même où s’était produite
l’agression attribuée aux triades, des mares de sang sur le sol
témoignaient de la violence des heurts. De sources hospitalières, 24
personnes ont été blessées dont deux grièvement. La police a fait état
dimanche de 13 arrestations.
Le
mouvement est parti du rejet d’un projet de loi désormais suspendu
visant à autoriser les extraditions vers la Chine. Il s’est ensuite
élargi à des revendications plus larges de réformes démocratiques.
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