
L'ancien président zimbabwéen, Robert Mugabe, mort le 6 septembre à l'âge de 95 ans, a été enterré ce 28 septembre dans son village natal de Katuma, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale.
C'est derrière un voile en dentelle noir que Grace Mugabe, sa
veuve, et ses enfants ont accompagné le cercueil de Robert Mugabe
jusqu'au lieu de la cérémonie : la cour d'une maison familiale dans son
village natal de Katuma. Le cercueil était recouvert du drapeau du
Zimbabwe sur lequel l'ex-président a régné en maître absolu pendant
37 ans jusqu'à devoir lâcher les rênes il y a presque deux ans après un
coup d'État.
Sa famille avait souhaité une cérémonie dans
l'intimité, même si quelques centaines d'invités étaient rassemblés en
deuil dès le matin, revêtus pour certains d'un T-shirt blanc avec ces
inscriptions à sa gloire telles que « libérateur », « père
fondateur » ou encore « porte-drapeau ». D'autres ont rendu hommage au
défunt par des chants et des danses.
Après plusieurs reports, il s'agit donc de l'épilogue d'un bras de fer qui
a opposé ces dernières semaines les proches de l'ancien chef de l'État
et son successeur Emmerson Mnangagwa. Ce dernier avait souhaité que la
dépouille de Robert Mugabe repose à Harare, la capitale, au Champ des
héros de la nation, le Panthéon national. Sa famille a tenu tête à ceux
qui ont renversé Robert Mugabe.
C'était sa volonté d'être inhumé
dans son village natal, a expliqué ce samedi une de ses soeurs, car il
s'était senti insulté. Mais au sein de son parti, on ne comprend
toujours pas. Le porte-parole de la Zanu-PF, s'est dit « choqué » par la « confiscation » de la dépouille mortelle, regrettant « un stratagème politique ».