
Le président français, Emmanuel Macron, a reçu, ce lundi 9 mars, à
Paris, le maréchal Khalifa Hafar.
L’homme fort de l’est de la Libye
« s’est engagé à signer le document du cessez-le-feu, mais que cet
engagement cesserait si les milices ne le respectent pas », a indiqué
l’Élysée.
Avec notre envoyée spéciale à l'Élysée,
La rencontre
au palais de l’Élysée entre les deux hommes - qui n'avait pas été
annoncée - a duré une heure. Khalifa Haftar a assuré qu’il s’engageait à
signer le document de cessez-le-feu, celui qu'il avait refusé de signer à Moscou,
puis à Berlin. Il s’engage à respecter ce document, mais à condition
que les milices de Tripoli, fidèles au Gouvernement national d’union
(GNA) de Fayez el-Sarraj, le respectent aussi.
L’entretien a eu lieu moins d'une semaine après la démission de l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé.
La France, qui a essayé de relancer le dialogue politique interlibyen à
deux reprises depuis 2017, multiplie à nouveau ses efforts pour sortir
de cette crise.
Peu
d'informations ont filtré de la réunion, mais si l'on en croit une
source à l'Élysée, Paris ne recevra pas cette fois-ci Fayez el-Sarraj,
le rival de Khalifa Haftar, qui dirige le GNA. En revanche, le ministre
de l'Intérieur du GNA, Fathi Bachagha, devrait être accueilli en France
le 17 mars.
Mercenaires syriens
Les deux
camps qui s’affrontent s'accusent mutuellement de violer la trêve, en
vigueur depuis mi-janvier, dans la capitale libyenne. Cette trêve, très
fragile, est régulièrement violée par l'envoi d'armes et de mercenaires,
en dépit des engagements pris à Berlin, en février dernier.
Des
sources concordantes indiquent que 5 000 mercenaires syriens ont été
envoyés par la Turquie en Libye pour épauler les forces de Tripoli. Par
ailleurs, des membres de l'organisation État islamique viendraient
également grossir les rangs. Selon plusieurs sources, Khalifa Haftar ne
s'en prive pas non plus, car il s'appuie, lui aussi, sur des mercenaires
syriens prorégime, des Russes, des Tchadiens et des Soudanais.
Sans
s'exprimer sur le fond, le maréchal Khalifa Haftar a quitté Paris,
lundi soir, pour Berlin. Selon nos sources, il aurait remis aux Français
un dossier de plusieurs centaines de pages contenant des informations
sur les mercenaires syriens déployés par la Turquie à Tripoli parmi
lesquels certains auraient comme objectif de migrer en Europe.
Par Houda Ibrahim
RFI