
Les normes sanitaires de l'aquaculture chinoise
laissent parfois à désirer. C'est le cas des élevages de
tilapias, où les poissons sont nourris aux excréments.
Le tilapia. Ce nom ne vous dit peut-être
rien, c’est pourtant le poisson le plus vendu
au monde. Derrière ce nom se cachent différentes espèces de poissons blancs
appartenant à la famille des cichlidés. Il s’agit de l’espèce la plus vendue au
monde. L’an dernier, plus de 21 500 tonnes de tilapia ont été vendues aux États-Unis,
soit plus de quatre fois le volume des ventes d’il y a dix ans.
Omnivore et bon reproducteur à la
croissance rapide, le tilapia est le poisson d’élevage idéal.
Pour Kevin Fitzsimmons, professeur à l’Université d’Arizona et ancien Président
de la World Aquaculture Society, le tilapia est à l’aquaculture ce que le
poulet est à l’élevage.
Encore peu connu il y a dix ans, le
tilapia est aujourd’hui très prisé de certains établissements, surtout des
écoles et des hopitaux, confie Orlando Delgado au New York Times. Pour le manager général de la société Aquafinca, cette
demande s’explique par la neutralité de la saveur du tilapia, “il n’a pas le
goût du poisson” précise-t-il. Comme il s’agit d’un poisson peu coûteux, il
entre dans la composition de nombreux plats industriels.
Mieux adapté à un climat tropical, ce
poisson originaire d’Afrique est surtout élevé en Amérique Latine et en Asie. La Chine, premier
pays exportateur assure la moitié de la production mondiale. Mais l’élevage
chinois ne répond pas aux mêmes normes qu’aux États-Unis ou en Europe. En 2012,
un article du Bloomberg Businessweek rapportait les méthodes d’élevage de certaines fermes de
la Province du Guangdong, en Chine. Là-bas, une part de l’alimentation
des tilapias est constituée d’excréments de porcs et d’oies. Une pratique
économique mais dangereuse, puisque les déjections animales sont fréquemment
porteuses de bactéries telles que les salmonelles.
Rédaction : Manon Laplace