
Dans les hôpitaux italiens débordés par les patients malades du
coronavirus, difficile de continuer à se
battre quand le moral des
soignants est en berne. La mauvaise nouvelle, ils la connaissent tous :
103 des leurs, médecins, infirmiers, sont morts, soldats emportés dans
une guerre sans merci. En 24h, sept décès encore dans la profession. 13
500 soignants sont infectés.
_ "On est inquiets, même si on a tous
les équipements,_ explique Francesca Zani, infirmière_, parce qu'on a
vu, au fil des jours, tous nos collègues être infectés."_
Francesca
souffre de ne pas pouvoir entrer en communication avec des patients
sous sédatifs et inconscients, qui ne sauront jamais qui est resté à
leur chevet pour leur sauver la vie.
"On demande aux proches leur numéro de téléphone,
dit-elle_, et on leur demande d'appeler, on fait aussi des appels
vidéo, on utilise même nos propres téléphones, on voit des enfants qui
pleurent, on est les premiers à les voir en décrochant, et on leur dit
"ne pleure pas"._
Dans le principal hôpital de Bergame, la ville
martyre durement meurtrie par le virus, la mort est partout. Le covid-19
aurait emporté non pas 2 000, mais 4 500 personnes dans la province,
selon les dernières estimations.
"On ne s'habitue jamais à la mort, explique Maddalena Ferrari, infirmière à Bergame, parce
qu'on fait tout pour sauver des personnes malades. Finalement si on est
croyant, on sait qu'il y a quelqu'un au dessus de nous qui a décidé
d'un destin différent pour cette personne."
L'Italie
affiche officiellement le bilan le plus lourd dans le monde avec plus
de 18 000 morts, mais les décès en maison de retraite ne sont pas tous
recensés.
Euronews.com