
Le procureur général près de la cour d’appel de Kinshasa-Matete a
clos son instruction sur le volet
des maisons préfabriquées et a
transmis le dossier au tribunal de grande instance de la Gombe.
Une date pour la première audience pourrait être fixée dans les tous
prochains jours, selon une source judiciaire. Dans le cadre de l’enquête
sur le programme des 100 jours, le procureur a estimé qu’il existait des indices sérieux de culpabilité
contre Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Tshisekedi,
et Jammal Samih, patron des sociétés Samibo et Husmal, chargé de livrer
4500 maisons préfabriquées, suspectés d’avoir surfacturé et détourné une
partie des fonds. Les avocats de Vital Kamerhe avaient pourtant
transmis le 13 avril au procureur 26 documents relatifs à cette affaire,
ainsi qu’une note d’explication signée par Vital Kamerhe lui-même. Des
documents que RFI a pu en partie consulter.
Premier argument de
Vital Kamerhe : ce n’est pas lui qui a passé le premier contrat d’achat
de maisons préfabriquées signé avec Samibo. C’est l’ancien ministre du
Développement rural et depuis 2018 et il l’affirme contrat à l’appui. En
l’inscrivant dans le programme des 100 jours, il n’a « qu’agi suivant le principe de continuité de l’État
». Le gouvernement a effectué huit paiements entre mars et mai 2019
soit 57 millions de dollars, le montant total du contrat, détaille le
directeur de cabinet. Samibo a déjà livré, assure-t-il, 80% de la
commande… Mais pour les provinces du Kasaï central et du Sud-Kivu, le
gouvernement n’aurait pas payé l’acheminement. Résultat : 600 maisons
seraient bloquées aux ports de Lobito et de Dar es-Salaam.
Pour ce
qui est des 3000 maisons commandées à la société Husmal, qui a le même
propriétaire, Vital Kamerhe reconnait avoir été à la manœuvre : c’est
lui-même qui a demandé l’autorisation de passer ce marché de gré à gré.
Le directeur de cabinet ne parle plus cette fois de continuité de
l’État, d’un « gouvernement démissionnaire » et d’une « délégation de pouvoir
». Pas de contrat présenté mais un peu plus de deux millions dollars
ont été décaissés en août 2019 et 37 containeurs auraient été livrés,
selon lui à Matadi.
Par Sonia Rolley