
En Algérie, le gouvernement vient de décider de réduire de moitié le
budget de fonctionnement de
l'État de 2020. Une décision annoncée
dimanche 3 mai et dictée par la menace d’une crise financière sans
précédent dans le pays.
Avec un effondrement historique des prix du pétrole ces derniers
jours et l’impact du nouveau coronavirus sur l’ensemble des activités
économiques dans le monde, notamment les échanges, il n’en fallait pas
plus pour l’Algérie pour explorer des pistes de réduction des dépenses
de l’État.
La mesure de diviser par deux le budget de
fonctionnement prévu cette année n’est pas encore détaillée mais les
autorités algériennes la jugent nécessaire pour atténuer la grave crise
financière qui menace le pays.
Le projet de loi de finances
complémentaire qui sera présenté dimanche 10 mai prévoit un recul des
recettes des hydrocarbures à 20 milliards de dollars, contre 37
milliards qui étaient prévus dans la loi de finances initiale pour cette
année.
La chute des cours du pétrole entrainera ainsi celle des
réserves de change, pour un pays très dépendant de la rente pétrolière.
Ses réserves de change sont par exemple passées, ces dernières années,
de 162,4 milliards d'euros en 2014 à près de 57 milliards d'euros fin
2019.
C’est
dans ce contexte de difficultés financières et sur fond de pandémie de
Covid-19 que les autorités algériennes doivent anticiper le risque de
crise socio-économique. Le gouvernement s'est ainsi engagé à augmenter
le revenu minimum mensuel de plus de 11 % à partir du 1er juin 2020. Il
passera de 18 000 à 20 000 dinars, soit de 128 à 142 euros. Par
ailleurs, pour les Algériens dont le salaire est inférieur à 30 000
dinars (213 euros), l'impôt sur le revenu est supprimé.
Le pays veut compter sur ses propres ressources pour affronter la crise.
La semaine dernière (vendredi 1er mai, soit deux jours avant la
décision de réduire de 50 % le budget de fonctionnement de l’État), le
président Abdelmadjid Tebboune a écarté l’idée de s’endetter auprès du
FMI (Fonds monétaire international) et d’autres bailleurs
internationaux.
Par RFI