
Demandeur
d’un prêt du FMI, au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR),
instrument utilisé
par les pays pour obtenir des financements visant à
lutter contre la crise du Covid-19, le dossier du Cameroun sera examiné
ce 4 mai 2020. C’est ce qu’indique le nouvel agenda du Conseil
d’administration de cette institution financière internationale, publié
le 1er mai 2020.
Initialement
prévu le 22, puis le 28 avril 2020, l’examen du dossier du Cameroun
avait ensuite été renvoyé sine die. La réapparition du dossier Cameroun
sur l’agenda des administrateurs du FMI laisse croire que le pays a
finalement réussi à lever les obstacles liés à son examen par le Conseil
d’administration de cette institution de Bretton Woods.
En
effet, selon des sources variées et avisées, le dossier du Cameroun
devait contenir l’évaluation de l’impact du Covid-19 sur l’économie
nationale, étude prescrite par le chef de l’État, mais que le
gouvernement tardait à produire au moment du dépôt de la demande de prêt
au FMI. Par ailleurs, les parties tardaient à s’accorder sur le montant
final du prêt. En effet, apprend-on, alors que le FMI est disposé à
allouer une enveloppe de 110 milliards de FCFA au Cameroun, le pays,
lui, souhaite obtenir plus.
L’obtention
de cet appui du FMI devrait donner la possibilité au Cameroun de
solliciter le bénéfice de l’initiative du G20. Elle vise à suspendre le
paiement du principal et les intérêts de la dette bilatérale dus aux
pays du G20 entre le premier mai et le 31 décembre 2020.
Cette initiative est cependant assortie de conditionnalités rigides, telles que l’obligation d’« utiliser l’espace budgétaire créé pour augmenter les dépenses sociales, sanitaires ou économiques en réponse à la crise » ; de « divulguer tous les engagements financiers du secteur public » et de « ne contracter aucune nouvelle dette non concessionnelle au cours de la période de suspension », en dehors du cadre défini par le FMI et la Banque mondiale sur les emprunts non concessionnels.
Pour
rappel, en Afrique centrale, deux pays ont déjà vu leurs demandes
approuvées par le Conseil d’administration du FMI. Il s’agit du Gabon
(88,2 milliards de FCFA) et du Tchad (69 milliards de FCFA), dont les
dossiers ont été respectivement examinés les 9 et le 14 avril 2020.
Instrument du FMI assorti d’un taux d’intérêt nul, la Facilité de crédit rapide permet aux « pays à faibles revenus, qui se heurtent à un problème immédiat de balance de paiements », d’obtenir un prêt remboursable sur une période de 10 ans.
Brice R. Mbodiam
Par Investir au Cameroun