
La
crise de Covid-19 semble avoir donné le coup fatal à South African
Airways (SAA) à l’agonie, et dont le
plan de restructuration en cours ne
donne plus aucune lueur d’espoir. Dans un communiqué en date du 1er
Mai, le ministère sud-africain des Entreprises publiques a annoncé la « transition vers une nouvelle compagnie aérienne ».
Selon le ministère, le futur transporteur sera mis sur pied autour « d’une
direction qualifiée, compétente, expérimentée et dotée d’un personnel
compétitif, qui lui permettra de rivaliser dans le monde post-Covid-19 ».
Pour son lancement, le gouvernement qui restera partie prenante envisage plusieurs options d’actionnariat « telles que des partenaires stratégiques en actions, des bailleurs de fonds et la vente d'actifs non essentiels ».
Le ministère souligne toutefois que la réussite de ce projet passera par des « sacrifices, des douleurs et des difficultés pour toutes les parties concernées, en particulier pour les employés [de South African Airways] » qui pourraient perdre leur travail. SAA emploie actuellement plus de 5 000 travailleurs.
Si
la faillite de SAA venait à être officiellement déclarée, celle-ci
marquera la fin d’une épopée de 86 ans avec une période de gloire, mais
rapidement oubliée par cette dernière décennie où elle a évolué au
rythme des scandales de gabegie et de corruption. Tout ceci sous le
poids d’un État trop interventionniste dont les actions ont conduit à
une instabilité managériale : la compagnie a vu passer pas moins de dix
directeurs généraux intérimaires et permanents ces dix dernières années.
Encore
faudra-t-il que le gouvernement sud-africain exorcise ses vieux démons
s’il veut véritablement voir naître cette future compagnie « qui
sera un catalyseur pour l'investissement, la création d'emploi dans des
secteurs clés et la croissance économique dans toutes les régions du
pays », comme le souhaite le ministère des Entreprises publiques.
Romuald Ngueyap
Par Agence Ecofin