La vice-présidente colombienne, Marta Lucía Ramírez, avait
fait de "tous les trafiquants de
drogue" ses ennemis. Mais elle avait
omis de dire que son frère avait été l'un d'eux et qu'elle l'avait fait
libérer d'une prison américaine en 1997.
Le secret
de famille était jusque-là bien gardé. Mais depuis mardi, la
vice-présidente colombienne, Marta Lucía Ramírez, est au cœur d'une
tempête depuis que le site d'information La Nueva Prensa a révélé que
son frère avait été emprisonné en 1997 aux États-Unis pour trafic
d'héroïne. L'ex-ministre de la Défense et son époux l'avaient fait
libérer en payant 150.000 dollars de caution. L'affaire n'aurait pas
pris une telle ampleur si l'ancienne ambassadrice en France, âgée de
65 ans, ne se présentait pas comme la championne de la lutte contre les
trafiquants de drogue. Elle avait ainsi pu déclarer que "tous" les
narcos étaient "mauvais" et qu'il fallait les "condamner".
Acculée,
Marta Lucía Ramírez a justifié son intervention au nom de l'"amour
fraternel". Mais la dirigeante conservatrice a aussi dénoncé une
"stratégie systématique" pour la discréditer.
Le chef de l'Etat continue de soutenir sa vice-présidente
En
mars, son nom était déjà apparu dans un rapport d'enquête sur un
narco-paramilitaire surnommé "Memo fantasma" : on y apprenait qu'elle
contrôlait avec son mari et sa fille une entreprise qui avait travaillé
avec ce criminel sur un projet immobilier à Bogotá dans les années 2010.
Si le leader de l'opposition Gustavo Petro a exigé cette semaine sa
démission, la vice-présidente garde, pour l'instant, le soutien du chef
de l'État, Iván Duque.
Antoine Malo
Par leJDD.fr