
Comme
prévu, le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a signé le 3 juin 2020
une ordonnance modifiant la loi
de Finances 2020. Ce collectif
budgétaire (loi de Finances rectificative) consacre une baisse de 11% de
l’enveloppe budgétaire initiale, soit 542,7 milliards de FCFA en valeur
absolue.
Concrètement,
selon l’ordonnance présidentielle du 3 juin 2020, qui sera soumise et
probablement adoptée par le Parlement au cours de la session ordinaire
qui s’ouvre le 10 juin prochain, le budget 2020 de l’État passe de
4 951,7 milliards de FCFA à finalement 4 409 milliards de FCFA.
En
dehors de cette réduction drastique de l’enveloppe globale, l’autre
fait majeur de ce collectif budgétaire, consécutif à la pandémie du
coronavirus qui sévit dans le monde, est la création d’un compte
d’affectation spécial dénommé « Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales ».
Pour le compte du 2e
semestre 2020 courant, apprend-on officiellement, ce Fonds, financé
aussi bien par les contributions des partenaires au développement que
des personnes physiques et morales, sera alimenté à hauteur de 180
milliards de FCFA.
Outre
la prise en charge des malades du Covid-19 et le renforcement du
système sanitaire (58,7 milliards de FCFA), le renforcement de la
recherche et la production locale des produits pharmaceutiques (8,1
milliards de FCFA), ce Fonds consacrera une enveloppe de 98,7 milliards
de FCFA aux actions de résilience économique et financière, et 14,5
milliards de FCFA à la résilience sociale.
Selon
des sources internes au ministère des Finances, les deux dernières
rubriques susmentionnées sont relatives aux différentes mesures
d’accompagnement déjà prises ou alors à prendre par le gouvernement, à
l’effet de soutenir les entreprises et les ménages camerounais face aux
ravages de la pandémie.
Troisième
fait majeur dans le collectif budgétaire du 3 juin 2020, toutes les
allocations initiales des administrations publiques ont été revues à la
baisse, y compris la présidence de la République, dont l’enveloppe a été
amputée d’environ 15 milliards de FCFA, selon une source crédible.
Seules trois institutions échappent à cette mode des coupes
budgétaires : l’Assemblée nationale, le Sénat et Elections Cameroon,
organe en charge de l’organisation des consultations électorales, qui
prépare activement les premières régionales de l’histoire du pays,
annoncées pour octobre 2020.
Brice R. Mbodiam
Par Investir au Cameroun