Une deuxième vague était redoutée pour l'automne et l'hiver, en
conjonction avec la grippe
saisonnière, mais c'est une vague estivale
qui s'ébauche. Le Texas, l'Arizona, la Floride et la Californie ont
désormais pris le relais du Nord-Est et affichent à leur tour des
chiffres en forte hausse, poussant les autorités locales à changer leur
attitude face au virus.
Jeudi soir, le pays comptait plus de 37
000 nouveaux cas diagnostiqués et 692 décès supplémentaires pour la
journée de jeudi, selon les chiffres des Centres de prévention et de
lutte contre les maladies (CDC). Des statistiques qui inquiètent alors
que plus de neuf Américains sur dix seraient toujours susceptibles
d'être contaminés à court terme.
« Avec le temps, ces gens vont commencer à être hospitalisés, et ils
vont commencer à mourir », dit l'épidémiologiste de Harvard William
Hanage. « Cela prendra peut-être quelques semaines ou plus, mais cela
arrivera. Et n'oubliez pas que cela se passe dans une population bien
plus grande que celle où ont éclaté les foyers du printemps ».
« Ce virus est tout aussi dangereux aujourd'hui »
Le
gouverneur démocrate du Nevada Steve Sisolak a ainsi annoncé mercredi
rendre le port du masque obligatoire dans tous les espaces publics, y
compris les casinos de Las Vegas qui ont rouvert début juin.
La Floride touristique et républicaine a également enregistré
mercredi un nouveau record de nouvelles infections (5508). Depuis mardi,
le port du masque a été rendu obligatoire dans la grande ville
balnéaire de Miami et une dizaine de villes de la région. « Ce virus est
tout aussi dangereux aujourd'hui que lorsqu'il est apparu », a-t-il
déclaré, « il s'en prend à notre épuisement, il attaque quand nous
devenons paresseux, quand nous sommes divisés ».
Au Texas, la peur « de retourner en arrière »
Alors
que le nombre total d'infections diagnostiquées sur le sol américain
est d'environ 2,4 millions, c'est sans doute le cas Texas qui inquiète
le plus désormais. Confronté comme plusieurs de ses voisins à une
flambée des cas de coronavirus, l'Etat a suspendu jeudi son processus de
déconfinement en cours. Un changement d'attitude face au virus dans un
Etat jusqu'ici chantre de la réouverture.
VIDÉO. 100 000 morts aux Etats-Unis : pourquoi un bilan si lourd ?
Dans
le grand Etat du Sud des Etats-Unis, la barre des 5000 nouveaux cas a
été franchie deux jours de suite et les hospitalisations ont plus que
doublé en deux semaines. Le taux de positivité est désormais de 1176 %.
En mai, le gouverneur du Texas Greg Abbott avait déclaré lors d'une
conférence de presse : « Si le taux de positivité dépasse les 10 %,
c'est l'un des signaux d'alarme auxquels nous prêterons attention ».
Le
Texas est l'un des premiers Etats américains à avoir rouvert son
économie. Dès le 1er mai, les restaurants, centres commerciaux et
magasins avaient pu rouvrir à capacité réduite. « En tant qu'Etat, la
dernière chose que nous voulons est de retourner en arrière et de fermer
les commerces », a déclaré jeudi Greg Abbott, mais « cette pause
temporaire va aider notre Etat à contenir la propagation ». Une mesure
qui n'affectera pas l'ouverture actuelle des restaurants, à 75 % de leur
capacité, ni des bars, ouverts à 50 %.
Le gouverneur républicain
du Texas a exhorté ces derniers jours les habitants à respecter les
consignes de distanciation sociale et à porter des masques, qu'il n'a
pourtant jamais rendus obligatoires. Le gouverneur a également mis en
pause les opérations chirurgicales non-indispensables dans les grandes
villes comme Houston, Austin et San Antonio.
Par Le Parisien.fr