
L'université de Princeton a annoncé que son école des
affaires publiques et internationales ne portera plus le nom de Woodrow
Wilson, un ancien président américain aux idées racistes.
Déboulonner
les statues et renommer rues et bâtiments. Depuis la mort de George
Floyd en mai dernier, un vent de contestation souffle aux États-Unis et
de nombreux Américains demandent de rebaptiser des lieux ou de retirer
des sculptures représentant des personnalités au passé raciste.
L'université
de Princeton (New Jersey) suit ce mouvement en prenant la décision
vendredi de renommer son école des affaires publiques et
internationales. Celle-ci portait le nom de Woodrow Wilson, le 28e
président des États-Unis.
Woodrow
Wilson (1856-1924) a gouverné les Etats-Unis entre 1913 et 1921. A
l'étranger, le père fondateur de la Société des Nations (ancêtre de
l'ONU) incarne la fin de l'isolationnisme américain. Mais dans son pays,
le président américain avait laissé les Etats du Sud pratiquer la
ségrégation et il avait autorisé les ministères fédéraux à séparer leurs
employés noirs de leurs employés blancs. Il avait notamment autorisé à
la Maison-Blanche la diffusion du film "Naissance d'une nation", un film
prenant position en faveur du Klu Klux Klan.
Wilson "a pratiqué la ségrégation dans la fonction publique de cette nation"
"Ses
politiques et opinions racistes font de son nom quelque chose
d'inapproprié pour une école où les étudiants, le personnel et les
anciens élèves doivent être pleinement investis dans la lutte contre le
fléau du racisme", a indiqué dans un communiqué le président de
l'université, Christopher Eisgruber, après un vote du conseil
d'administration.
Wilson
"a pratiqué la ségrégation dans la fonction publique de cette nation
après des années de déségrégation, faisant revenir l'Amérique en arrière
dans la recherche de la justice", a ajouté le dirigeant de Princeton,
dans le New Jersey, qui fait partie de l'Ivy League, club ultra-select
regroupant huit excellentes universités du Nord-Est du pays. Après le
déboulonnage de nombreuses statues, la volonté de s'éloigner de
l'héritage confédéré du Sud gagne du terrain: le gouverneur du
Mississippi, un ancien Etat esclavagiste très conservateur, a indiqué
samedi qu'il ne s'opposerait pas à retirer le si controversé étendard
confédéré qui orne le drapeau actuel de son Etat.