Le régime nord-coréen a détruit mardi le bureau de liaison avec le
Sud, a affirmé Séoul à la suite
d'une explosion entendue près de la
frontière entre les deux pays et l’apparition de fumée. La destruction
intervient après plusieurs semaines de tension entre les deux voisins.
Après une explosion entendue et de la fumée vue à la frontière entre
les deux Corées, le ministère sud-coréen de l’Unification a confirmé que
le régime du Nord a détruit le bureau de liaison avec Séoul, mardi 16 juin. Il s’agit d’une nouvelle étape après des semaines de tension entre les deux pays, qui sont officiellement toujours en guerre.
"La
Corée du Nord a fait exploser le bureau de liaison de Kaesong à 14
h 49" (6 h 49 GMT), a annoncé le porte-parole du ministère en charge des
relations entre les deux Corées dans un communiqué d'une ligne envoyé à
la presse, quelques minutes après une explosion entendue près de
Kaesong, la ville où le bureau se trouvait.
Depuis le début du
mois, Pyongyang a multiplié les attaques au vitriol contre son voisin,
notamment contre les transfuges nord-coréens qui, depuis le Sud,
envoient au Nord des tracts de propagande par-delà la Zone démilitarisée
(DMZ).
Et la semaine dernière, le régime nord-coréen a annoncé la fermeture de ses canaux de communication politique et militaire avec l'"ennemi" sud-coréen.
"Transformer en forteresse la ligne de front"
Les
tracts, qui sont souvent accrochés à des ballons qui s'envolent
jusqu'au territoire nord-coréen, ou insérés dans des bouteilles lancées
dans le fleuve frontalier, contiennent généralement des critiques du
bilan de Kim Jong-un en matière de droits de l'Homme ou de ses ambitions
nucléaires.
Certains experts estiment que Pyongyang cherche à
provoquer une crise avec Séoul au moment où les négociations sur le
nucléaire avec Washington sont à l'arrêt.
Prenant acte de la
détérioration des relations intercoréennes, l'état-major général de
l'Armée populaire de Corée a indiqué mardi qu'il travaillait à un "plan
d'action" pour "transformer en forteresse la ligne de front", selon
l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Celui-ci impliquerait
notamment la réoccupation de zones qui étaient démilitarisées en vertu
d'un accord intercoréen, a-t-il dit.
Des médias sud-coréens
soupçonnent que cela pourrait signifier la réinstallation de postes de
garde que les deux voisins avaient décidé en 2018 de retirer pour faire
retomber les tensions.
L'armée nord-coréenne projette aussi des envois de tracts "à grande échelle" en direction du Sud, selon le communiqué.
Lundi,
le président sud-coréen Moon Jae-in, grand artisan du rapprochement de
2018, avait exhorté le Nord à ne pas laisser "la fenêtre du dialogue se
refermer".
Depuis les protestations du Nord contre les envois de
tracts depuis le Sud, Séoul a engagé des poursuites judiciaires à
l'encontre de deux groupes de dissidents nord-coréens accusés d'avoir
envoyé ces éléments de propagande de l'autre côté de la frontière.
La
Guerre de Corée (1950-1953) a été ponctuée par un armistice et non par
un accord de paix, ce qui signifie que les deux voisins sont encore,
techniquement, en état de guerre.
Par France 24 Avec AFP