
La police néo-zélandaise a annoncé ce 9 juin qu’elle renonçait à son
projet de patrouilles
armées qu’elle testait depuis plusieurs mois. Une
annonce faite plus tôt que prévu, alors que la mort de George Floyd aux
États-Unis, étouffé par un policier, a déclenché une vague de
protestations un peu partout dans le monde.
On l’a vu clairement pendant le test : les Néo-Zélandais veulent une
police sans arme qui agit avec le soutien du public. Le chef de la
police l'a annoncé ce 9 juin : il n'y aura pas de patrouilles armées,
une décision communiquée, semble-t-il, plus tôt que prévu. Depuis la
mort de George Floyd aux États-Unis, de nombreux pays réévaluent en
effet le fonctionnement de leurs forces de l’ordre.
C’est la tuerie de Christchurch,
l’an dernier, qui avait donné l’idée des patrouilles armées à la police
néo-zélandaise : le 15 mars 2019, un suprémaciste blanc avait abattu 51
personnes dans deux mosquées de la ville. La police avait alors estimé
que l'environnement avait « changé » et qu'elle devait avoir
les moyens d'intervenir très rapidement. D’où la mise en place de
patrouilles armées pendant une période d’essai de six mois, mais sans
que le gouvernement ne soit consulté –la Première ministre Jacinda
Ardern est « totalement opposée au fait d'armer systématiquement les forces de l’ordre ».
Et
l’idée a suscité un malaise dans la population maorie et les
communautés du Pacifique sud : la semaine dernière la dirigeante du
Parti Vert, d’ascendant Maori, Marama Davidson, avait expliqué que ces
patrouilles armées la rendaient inquiète pour la sécurité de ses deux
fils. Aujourd’hui Marama Davidson s’est réjoui de cette décision, tout
en estimant qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire dans la
police pour éliminer la discrimination systématique et le racisme.