Aux Etats-Unis, en Suède ou en Israël, le coronavirus touche
désormais en priorité les jeunes,
est-ce une mauvaise ou une bonne
nouvelle?
Aux Etats-Unis, le nombre de cas de personnes
atteintes par le coronavirus a explosé ces dernières semaines. Le nombre
de cas quotidien dépasse le précèdent pic d'avril. Pourtant, le nombre
de morts continue de baisser. Cette tendance s'explique notamment par le
fait que le virus touche une population plus jeune qu'il y a deux mois.
Par exemple, en Arizona, la moitié des cas concerne des personnes âgées
de 20 à 44 ans. A Seattle, 45% des nouveaux cas sont liés à une
population âgée entre 20 et 40 ans, contre 25% en avril.
En
Floride, l'âge médian des cas est passé de 65 ans en mars, à 35 ans
aujourd'hui. La réouverture des bars et des restaurants joue notamment
sur cette transmission accélérée du virus dans cette population. En
revanche, les personnes âgées sortent moins et évitent ces lieux trop
dangereux. Ce phénomène est également perceptible en Suède ou en Israel
où le nombre de cas augmente fortement ces dernières semaines, sans
avoir un effet trop important sur la mortalité. Alors, est-ce une bonne
nouvelle que le virus touche aujourd'hui davantage les jeunes?
La population jeune fait moins de formes graves
A première
vue, cette nouvelle tendance peut apparaître comme une donnée positive.
En circulant dans une population plus jeune, le virus touche une
population moins à même de faire des formes graves de la maladie, à
l'exception des personnes ayant des comorbidités. Cela pourrait
permettre aussi d'arriver à terme à une immunité populationnelle, tout
en provoquant moins de dégâts dans la population. Pour le moment, aucun
pays n'est néanmoins réellement parvenu à atteindre cette hypothétique
immunité de groupe, permettant de protéger sa population d'une seconde
vague du virus.
En refusant la mise en place d'un confinement
strict, la Suède a ainsi fait le choix de laisser le virus circuler
parmi la population jeune, tout en évitant l'engorgement des services
hospitaliers. La stratégie n'a pas totalement réussi puisque la
population âgée a subi un lourd tribut en terme de mortalité, en
particulier durant la période de mars-avril. Ces dernières semaines,
c'est davantage la population jeune qui est concernée par l'augmentation
des cas. Ce qui permet de contrôler l'épidémie. En Suède, une dizaine
de personnes sont ainsi admises en soins intensifs chaque jour en ce
moment, contre environ 40 lors du pic en avril.
Comment éviter que le virus ne se diffuse à une population plus fragile?
Mais
comment éviter que le virus ne se diffuse à une population plus
fragile? "Les jeunes sont infectés en premier, puis ils rentrent chez
eux, et ensuite ils infectent les personnes âgées. Les personnes âgées
ont des complications, puis elles se rendent à l'hôpital", s'inquiète
par exemple le spécialiste américain, le Dr Fauci ."Le taux de mortalité
est toujours en retard de plusieurs semaines par rapport au taux
d'infection", note-t-il.
En Israel, on s'inquiète aussi de la
diffusion de la maladie des personnes jeunes aux personnes âgées : "Au
cours des deux dernières semaines, nous avons assisté à une hausse
spectaculaire du nombre d'infections quotidiennes au coronavirus. Il y a
eu également, ces derniers jours, une hausse de l'âge des personnes qui
ont été hospitalisées, atteintes par la maladie", rapporte par
exemple la cheffe de la Société israélienne des maladies infectieuses,
Miri Weinberger, qui estime que le pays est "sur le point de perdre le
contrôle de l’épidémie".
Par leJDD.fr