![Le Congrès à Washington le 27 mai 2020 [SAUL LOEB / AFP] Le Congrès à Washington le 27 mai 2020 [SAUL LOEB / AFP]](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_640_360/public/23cbc91919b6a29d59314f65bd9824cbf3a8360e.jpg?itok=KXFIRlbv)
Washington a accentué vendredi la pression sur Pékin pour "punir" les
"responsables" de la reprise en
main de Hong Kong en limitant leur
entrée aux Etats-Unis, au moment où le Congrès américain semble décidé à
aller plus loin dans les sanctions.
Donald Trump "a promis de punir les responsables du Parti
communiste chinois à l'origine du démantèlement des libertés de Hong
Kong", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
"Pour faire cela", il a annoncé
des "restrictions de visas" pour les membres du tout-puissant parti au
pouvoir en Chine "considérés responsables, ou complices, de la remise en
cause du haut niveau d'autonomie de Hong Kong" tel que prévu dans les
engagements internationaux de Pékin.
Ces mesures visent aussi les responsables impliqués dans "la remise
en cause des droits humains et des libertés fondamentales" dans
l'ex-colonie britannique.
![Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo à Washington, le 24 juin 2020 [MANDEL NGAN / POOL/AFP]](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_630/public/c2ef4dcb56d5612520d951e5b3eaca7e7d5ab9db.jpg)
[MANDEL NGAN / POOL/AFP]
Mike Pompeo n'a pas précisé le nombre ni l'identité des
personnes visées, mais a souligné que leur famille proche était
également susceptible d'être concernée.
"Les Etats-Unis appellent la Chine à honorer ses engagements", a
ajouté le secrétaire d'Etat, menaçant de prendre de nouvelles mesures.
"Nous exhortons les Américains à corriger immédiatement leurs
erreurs, supprimer ces mesures et arrêter d'interférer dans les affaires
intérieures chinoises", a réagi l'ambassade de Chine aux Etats-Unis.
"La Chine va continuer à prendre des mesures fortes pour assurer la
souveraineté nationale, la sécurité et le développement de ses
intérêts", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
La Chine a annoncé le mois dernier un projet de loi controversé pour
reprendre en main la sécurité à Hong Kong, immédiatement jugé par
l'opposition locale et une grande partie de la communauté internationale
comme une manière de réduire au silence le mouvement pro-démocratie
hongkongais.
"Pas du tout suffisant"
Donald Trump, déplorant une "tragédie pour le peuple de Hong Kong", a
ouvert la voie à une remise en cause du statut préférentiel, notamment
en matière commerciale, octroyé au territoire par les Etats-Unis. Aux
yeux de l'administration du président américain, il s'agit de faire
comprendre à la Chine que Hong Kong, sans autonomie réelle, peut perdre
sa prospérité et son attractivité, et donc son rôle de place financière
mondiale si important pour l'économie chinoise tout entière.
Mais au sein du Congrès américain, nombre d'élus, républicains comme
démocrates, jugent la réponse du gouvernement Trump encore trop timorée
pour dissuader les autorités chinoises d'adopter pour de bon leur texte.
"Des restrictions de visas, ce n'est pas du tout suffisant pour
dissuader la Chine de poursuivre sa campagne contre les libertés à Hong
Kong", a réagi le sénateur démocrate Chris Van Hollen, réclamant des
"sanctions supplémentaires".
![Le sénateur américain Chris Van Hollen à Washington, le 16 juin 2020 [Toni L. SANDYS / POOL/AFP]](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_630/public/88fc30bfdb0e9212d7634442b6bac811e3272ef5.jpg)
[Toni L. SANDYS / POOL/AFP]
Cet élu est l'un des auteurs d'une proposition de loi adoptée jeudi
par le Sénat, à l'unanimité, et qui prévoit des sanctions automatiques
plus sévères.
Si elle est également votée par la Chambre des représentants puis
promulguée par le milliardaire républicain, elle permettrait de punir
financièrement les dirigeants du Parti communiste à l'origine de la loi
sur la sécurité nationale à Hong Kong, tout comme les unités de police
impliquées dans la répression de manifestants hongkongais.
Surtout, les banques qui mèneraient des "transactions significatives"
avec les personnes ou entités sanctionnées seraient à leur tour visées
par des mesures punitives.
Ce différend est venu accentuer encore davantage les tensions entre
les deux premières puissances mondiales, déjà en pleine confrontation au
sujet de la propagation du nouveau coronavirus, dont Donald Trump
impute la responsabilité à Pékin.
Initialement volontiers amical à l'égard de son homologue chinois Xi
Jinping malgré la guerre commerciale entre les deux premières puissances
économiques mondiales, le président américain a durci le ton. Il suit
en cela les positions déjà beaucoup plus fermes de son gouvernement,
mené par le faucon anti-Chine Mike Pompeo, convaincu que le géant
asiatique est le principal adversaire stratégique de long terme des
Etats-Unis.
Le chef de la diplomatie américaine a rencontré la semaine dernière
le haut responsable chinois Yang Jiechi à Hawaï, mais cette réunion de
crise n'a pas permis de stopper l'escalade, et Mike Pompeo a depuis
continué à égrener son réquisitoire public contre la Chine.
Par
AFP avec CNEWS