Plusieurs milliers de salariés d'Airbus ont commencé ce mercredi à
manifester dans l'enceinte du
groupe, à la périphérie toulousaine,
contre le plan de suppression d'emplois annoncé par l'avionneur, qui
menace 5 000 postes en France dont plus de 3 500 à Toulouse. 8 000
employés pourraient se joindre à l'action, programmée pour durer 1h30.
À l'appel de FO, la CFE-CGC et la CFTC, les trois principaux
syndicats du groupe, les salariés, massés derrière une banderole
proclamant « Non aux licenciements » ont traversé en les longeant les
pistes de l'aéroport de Blagnac. Objectif : atteindre le siège de
l'avionneur, où une délégation doit être reçue par des membres de la
direction.
« Envoyer message fort mais pas déclarer la guerre »
La
manifestation, qui devrait nécessiter de décaler « trois ou quatre vols
», a été organisée en concertation avec la préfecture pour minimiser la
perturbation du trafic aérien, a précisé Florent Veletchy, délégué
syndical central à Airbus de la CFTC. « Nous voulons envoyer un message
fort mais pas déclarer la guerre », alors que des négociations se sont
ouvertes entre la direction et les syndicats, qui souhaitent « zéro
licenciement sec », un choix que la direction n'a pas exclu. Le trio
syndical compte sur les départs anticipés, volontaires, une activité
partielle longue durée et des dispositifs de formation, pour diminuer le
périmètre du plan, prévu pour entrer en vigueur d'ici l'été 2021.
«
Airbus a une réelle responsabilité de maîtriser sa restructuration qui
est excessive et donne un terrible exemple aux fournisseurs », a déclaré
à l'agence Reuters Jean-François Knepper, délégué Force Ouvrière.
Des manifestations doivent aussi être organisées à Saint-Nazaire et Nantes, où plus d'un millier d'emplois sont menacés.
Une
autre manifestation, cette fois à l'appel de la CGT est prévue jeudi
entre le siège d'Airbus et l'aéroport, dans le cadre d'une journée
d'action de soutien à la filière aéronautique, qui emploie 90 000
personnes dans l'ex-région Midi-Pyrénées.
Par Le Parisien avec AFP