Le président américain a relancé sa
querelle avec Twitter, ce lundi 27 juillet, suggérant que les sujets de
la rubrique "tendance" de la plateforme délivraient un contenu
"illégal", car ils lui donnent une mauvaise image. Donald Trump s'en est
d'ailleurs fortement ému sur son compte Twitter personnel : "C'est
dégoûtant de regarder les soi-disant 'tendances' de Twitter, où tant de
tendances me concernent, et jamais une bonne. Ils cherchent tout ce
qu'ils peuvent trouver, le rendent aussi mauvais que possible, et le
font exploser, en essayant de le rendre tendance. C'est vraiment
ridicule, illégal et, bien sûr, très injuste !"
Bien qu'il fasse
part de son aversion envers ces contenus, Donald Trump n'a pas mentionné
un sujet en "top trend" ("top tendance") en particulier. Il n'a pas non
plus cité de preuves pour appuyer son affirmation selon laquelle
Twitter biaisait intentionnellement les sujets se trouvant en
"tendances" afin qu'ils soient en défaveur du président américain. En
outre, Donald Trump n'a pas indiqué les lois que l'entreprise
transgresserait selon lui. Selon Brandwatch
(une société de veille numérique basée en Angleterre), Donald Trump
compte plus de 84 millions de followers sur son compte Twitter, ce qui
en fait le septième compte le plus suivis en termes d'audience. Parmi
les politiciens, il s'agit du deuxième compte le plus suivis, après
celui de l'ancien président américain, Barack Obama. Le site web de Twitter
indique que "les tendances sont déterminées par un algorithme et, par
défaut, sont adaptées pour vous en fonction de qui vous suivez, de vos
intérêts et de votre localisation". Toujours selon le site, les
utilisateurs peuvent également consulter les sujets qui sont à la mode
selon l'endroit où ils se trouvent plutôt que ceux qui sont
personnalisés pour eux. Twitter a refusé toutes les demandes de
commentaires de Business Insider US au sujet de cet article.
Tout
comme Donald Trump, d'autres conservateurs accusent fréquemment les
réseaux sociaux d'avoir des préjugés envers leurs opinions politiques,
bien que jusqu'à présent ils n'aient pas eu de preuves tangibles. Les
tribunaux américains ont rejeté de multiples procès intentés par des membres du mouvement conservateur
qui affirmaient que les réseaux sociaux étaient illégalement
discriminatoires à leur égard, car le premier amendement ne s'applique
pas aux entreprises privées.
Ces derniers mois, à mesure que les plateformes font face à une pression croissante pour agir contre les discours haineux ou violents ainsi que la désinformation sur leurs sites, les critiques de Donald Trump à leur égard se sont intensifiées. A lire aussi —Facebook bannit les 'boogaloos', un groupe d'extrémistes, après avoir gagné de l'argent avec leurs publicités
Twitter a déclenché la colère du président, en mai dernier, lorsqu'il
a ajouté des liens de vérification (fact-checking) à ses tweets
mensongers sur le vote par correspondance en Californie. La même semaine, l'entreprise a apposé une mention "contenu glorifiant la violence" sur son tweet menaçant les manifestants de mort, après le décès de George Floyd.
Peu après cela, Donald
Trump a publié un décret ciblant la section 230 de la loi sur la
transparence des communications (Communications Decency Act), une
loi qui protège les réseaux sociaux contre les poursuites judiciaires
pour le contenu publié par les utilisateurs sur leurs plateformes, en
particulier sur Twitter. Les experts juridiques et techniques ont
exprimé leur scepticisme quant à la validité de ce décret devant les
tribunaux.
Version originale : Tyler Sonnemaker : Business Insider US. Traduit de l'anglais par Mégan Bourdon.