Les juges antiterroristes avaient ordonné le 21 décembre 2018
d'abandonner les poursuites
contre neuf membres ou anciens membres de
l'entourage de l'actuel président rwandais, Paul Kagame.
La cour d'appel de Paris a confirmé vendredi 3 juillet le non-lieu
rendu après vingt ans d'enquête sur l'attentat contre l'avion du
président rwandais Juvénal Habyarimana, épisode déclencheur du génocide de 1994.
Après six mois de délibérations, les magistrats de la chambre de
l'instruction de la cour d'appel ont confirmé la décision des juges
antiterroristes, qui ont ordonné le 21 décembre 2018 d'abandonner les
poursuites contre neuf membres ou anciens membres de l'entourage de
l'actuel président rwandais, Paul Kagame.
800 000 morts en 1994
Les
avocats de la famille Habyarimana et de celles de l'équipage français de
l'avion ont annoncé qu'ils formeraient un pourvoi en cassation. A
défaut d'un procès immédiat, ils espéraient à minima que la cour ordonne
la réouverture des investigations afin que la justice française se
fasse communiquer un rapport secret de 2003 du Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR), qui attribuait la responsabilité de
l'attaque au clan Kagame.
Le 6 avril 1994, l'avion transportant
Juvénal Habyarimana, un Hutu, et le président burundais Cyprien
Ntaryamira avait été abattu en phase d'atterrissage vers Kigali par au
moins un missile. Cet attentat est considéré comme le déclencheur du
génocide qui fit plus de 800 000 morts selon l'ONU, principalement dans
la minorité tutsi.
Qui est l'auteur du tir fatal sur l'avion
présidentiel ? Les enquêteurs français ont longtemps privilégié la
responsabilité des rebelles tutsis menés par Paul Kagame, devenu
président du pays en 2000, avant de s'orienter, sans davantage aboutir,
vers une implication d'extrémistes hutus, soucieux de se débarrasser
d'un président trop modéré à leurs yeux.
Par FranceInfo