
Au Mali, le dernier bilan de la manifestation de vendredi fait état d'au
moins deux morts et 55 blessés
dont plusieurs d'entre eux par balle,
selon un membre du personnel du Centre Gabriel Touré, l'hôpital du
centre-ville de Bamako. Des bâtiments administratifs ont également été
pris d'assaut, comme le siège de la Télévision nationale, l'ORTM, et
l'Assemblée nationale. Plusieurs personnes ont été interpellées.
Issa Kaou Djim, l’un des leaders du mouvement de l’imam Mahmoud
Dicko, a été arrêté vendredi soir, selon le M5, le Mouvement du 5 juin.
Son organisation avait appelé à la désobéissance civile, une réponse aux
propositions du chef de l’État, cette semaine, pour sortir de la crise
politique. Ce vendredi 10 juillet, dans les rues, le M5 a renouvelé son
appel à la démission du président IBK.
Clément Dembélé, de la
Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC), a lui été
arrêté pour insurrection et tentative de déstabilisation du pays, avant
d’être relâché, puis de nouveau arrêté cette nuit, selon un communiqué
publié sur sa page Facebook.
Les réseaux sociaux, ce samedi matin,
continuent à fonctionner au ralenti et la télévision nationale, elle, a
repris sa diffusion. Vendredi, l’ORTM avait cessé d’émettre dans
l'après-midi, après l’occupation de la cour et l’occupation du bâtiment
par des manifestants.
L’Assemblée
nationale a également été investie par la foule, du matériel a été
emporté et de documents ont été détruits, avant l’arrivée des forces de
l’ordre.
La police et la gendarmerie n’ont quasiment pas été aperçues dans le
sud de la ville et au niveau des deux ponts bloqués par des barricades,
au nord de la ville, des tirs ont été entendus. Ce samedi 11 juillet, le
dernier bilan fait état d'au moins deux morts et 55 blessés.
Le
Mouvement du 5 juin, à l'origine de cette nouvelle journée de
protestation, réclame la dissolution du Parlement, la formation d'un
gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre,
ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle,
accusée de collusion avec le pouvoir.
Dans un communiqué diffusé
vendredi soir, il a tenu le pouvoir pour responsable des violences et
exhorté les forces de l'ordre à protéger « les manifestants aux mains nues qui ne défendent que les valeurs démocratiques, laïques et républicaines ».

Par RFI