
Inculpé dans l’Affaire dite des 500 millions $, José
Filomeno dos Santos, le fils de l’ancien président angolais, a écopé, ce vendredi, de 5 ans de prison.
José
Filomeno « Zenu » dos Santos (photo) a été condamné à 5 ans de prison
ferme par la Cour suprême d’Angola, vendredi 14 août, pour les crimes de
fraude, d’escroquerie et de trafic d’influence. En compagnie de trois
autres coprévenus, le fils de l’ancien président angolais Eduardo dos
Santos et ancien dirigeant du Fonds souverain angolais (FDSEA)
comparaissait dans l’affaire dite des 500 millions $.
Tous
les prévenus ont été condamnés dans cette affaire. L’ancien gouverneur
de la Banque nationale d'Angola (BNA), la banque centrale angolaise,
Valter Filipe da Silva, a été condamné à la peine la plus sévère : huit
ans. Les deux autres complices, António Bule, également cadre à la BNA,
et l'homme d'affaires Jorge Gaudens ont été condamnés, respectivement, à
cinq et six ans de réclusion.
Ces
peines sont toutes inférieures aux réquisitions du ministère public qui
n’a pas réussi à prouver les accusations de blanchiment d’argent.
Pour
rappel, les trois complices sont accusés d’avoir transféré sur un
compte d’une filiale londonienne de Crédit Suisse, 500 millions de
dollars de la BNA, pour la création d'un prétendu fonds stratégique
destiné à collecter des devises à Londres. Selon le parquet général, la
fraude aurait permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard $.
Depuis
l’avènement de Joao Lourenço à la tête de l’Angola en 2017, rien ne va
plus pour la famille dos Santos devenue le symbole de la croisade
anti-corruption du nouveau régime. Les revers judiciaires se multiplient
pour des héritiers privés de l’égide paternelle. Les avoirs de l’aînée,
la « princesse » Isabel, poursuivie pour détournement de fonds et
blanchiment d’argent, ont été gelés à la suite d’une ordonnance
judiciaire ; Zenu vient d’écoper de cinq ans de prison et le mandat de
députée de la sœur cadette Welwitschia « Tchizé » a déjà été suspendu
pour absentéisme et « enrichissement illégal ».
Dans une déclaration faite à l’AFP, à la suite de la condamnation de son frère, « Tchizé » a accusé le président Lourenço « d'utiliser les enfants pour viser leur père, plus puissant politiquement ».
Stéphane Alidjinou
Par Agence Ecofin