Accusés de vouloir "démanteler" la poste américaine avant la présidentielle de novembre, son patron et Donald Trump sont poursuivis en justice par les Etats de New York, du New Jersey et de Hawaï, dirigés par des démocrates.
Nouveaux vents contraires pour Donald Trump. Alors qu'il est déjà malmené sur de nombreux fronts judiciaires,
le président républicain et le patron de la poste des Etats-Unis Louis
DeJoy sont poursuivis en justice par les Etats de New York, du New
Jersey et de Hawaï, dirigés par des démocrates. Donald Trump
et Louis DeJoy sont accusés de vouloir "démanteler" la poste avant la
présidentielle de novembre, pendant laquelle le vote par correspondance
s'annonce massif. Début novembre, le milliardaire affrontera son rival Joe Biden.
La
procureure de New York, Letitia James, a annoncé le dépôt de cette
action en justice devant un tribunal fédéral de la capitale Washington,
après la fin des auditions au Congrès de Louis DeJoy, patron du Postal
Service (USPS) et proche du président Trump. Selon Letitia James, les
mesures de réduction de coûts prises par M. DeJoy, contre lesquelles les
démocrates sont montés au créneau ces derniers jours, se sont déjà
traduites par un ralentissement notable dans la livraison du courrier
américain. "Le ralentissement du courrier n'est rien d'autre qu'une
tactique de suppression des bulletins de vote", a-t-elle affirmé dans un
communiqué.
"Mais
cette fois, ces mesures autoritaires ne menacent pas seulement la
démocratie et le droit de vote fondamental, mais aussi la santé et le
confort financier immédiat des Américains", a-t-elle ajouté, citant des
retards constatés dans la livraison de médicaments ou de chèques. Cette
action en justice est un nouvel épisode du bras de fer autour de la
poste fédérale américaine qui oppose démocrates et républicains à
l'approche des élections présidentielle et législatives du 3 novembre.
Beaucoup d'Etats ont annoncé élargir les possibilités de vote par
correspondance - qui pourrait concerner cette année quelque 75% des
Américains - en raison de la pandémie.
Mais Donald Trump s'est dit
opposé à cet élargissement, dénonçant un risque de fraude massive. Face
aux critiques, M. DeJoy, grand donateur du parti républicain, a annoncé
la semaine dernière qu'il suspendait les réformes accusées d'entraver
la bonne marche du vote par correspondance, tout en réfutant devant le
Congrès les accusations de "sabotage" du service public.
Cela
n'a pas empêché la Chambre des représentants, à majorité démocrate, de
voter dans la foulée un texte prévoyant une aide d'urgence de 25
milliards de dollars pour le service postal, qui devrait cependant être
bloqué au Sénat à majorité républicaine.
Par capital