
La
pandémie de covid-19 a eu des effets systématiques, profonds et
disproportionnés sur les jeunes affectant considérablement leur
éducation, détruisant leurs emplois et compromettant leurs perspectives
de carrière, révèle une dernière étude de l’OIT.
Selon
une dernière étude de l’Organisation internationale du travail (OIT),
73% des jeunes qui faisaient des études ou menaient de front leurs
études et un travail avant le début de la crise ont été victimes de la
fermeture d’écoles, et n’ont tous pas été en mesure de passer à
l’apprentissage en ligne ou à distance. Une situation particulièrement
critique pour les jeunes des pays à faible revenu qui souligne bien les
fractures numériques profondes existant entre les régions.
Intitulée
« Les jeunes et la covid-19 : impacts sur les emplois, l’éducation, les
droits et le bien-être mental », cette étude présente les résultats
d’une enquête mondiale réalisée auprès des jeunes de 112 pays.
L’objectif est de cerner les effets immédiats de la pandémie sur la vie
des jeunes (entre 18 et 29 ans) en ce qui concerne l’emploi,
l’éducation, le bien-être mental, les droits et le militantisme social.
Ainsi,
d’après l’OIT, malgré tous les efforts faits par les écoles et les
établissements de formation pour dispenser un enseignement ininterrompu
grâce à des moyens en ligne, 65% des jeunes disent avoir moins appris
depuis le début de la pandémie, tandis que 51% pensent que leurs études
seront retardées et 9% craignent que leurs études en souffrent.
L’étude
constate par ailleurs que les effets de la pandémie sur les jeunes sont
systématiques, profonds et disproportionnés. Ils sont particulièrement
sévères pour les jeunes femmes, les plus jeunes, et les jeunes des pays à
faible revenu.
Chez
les jeunes, la crise a détruit les emplois en compromettant leurs
perspectives de carrière. Un jeune sur six (17%) qui travaillait avant
le début de la crise a complètement cessé de travailler, plus
particulièrement les jeunes travailleurs âgés de 18 à 24 ans ainsi que
ceux qui occupent des postes de personnel de bureau, de services, de
ventes et ceux des métiers qualifiés des domaines de l’industrie et de
l’artisanat.
Les
sévères perturbations dans les études et le travail des jeunes ont
abouti à une dégradation de leur bien-être mental. L’enquête montre que
17% des jeunes souffrent probablement d’anxiété et de dépression.
Malgré
tout cela, relève l’OIT, les jeunes font toujours preuve de
détermination pour travailler en partenariat avec les gouvernements, les
partenaires sociaux, la société civile et les autres institutions pour « reconstruire le monde d’après ».
Face
à ce constat, l’étude plaide en faveur d’investissements urgents,
ciblés et plus intelligents dans des emplois décents pour les jeunes.
Ceux-ci devront notamment être orientés vers la protection des droits
fondamentaux des jeunes, des programmes de garantie de l’emploi et de la
formation, des prestations d’assurance chômage et de protection sociale
pour les jeunes, une intensification des efforts pour augmenter la
qualité et la dispense de formations en ligne et à distance, et un
renforcement des complémentarités avec les services de santé mentale, de
soutien psychosocial et les activités sportives.
Borgia Kobri
Par Agence Ecofin