Le Parlement australien s’apprête à ouvrir une enquête sur une
éventuelle influence étrangère au sein
de ses universités publiques, a
indiqué lundi 31 août, un ministre à la suite de soupçons sur une
emprise grandissante de la Chine.
La commission parlementaire australienne chargée du renseignement
envisage d’ouvrir une enquête, lundi 31 août, après une série de
controverses sur l’influence de la Chine au sein des campus australiens.
Ces soupçons portent notamment sur un piratage informatique des
données des universités, des dons financiers suspects ainsi que des
menaces dont auraient fait l’objet des opposants à Pékin.
Les inquiétudes concernent également la nature des liens, en
matière de recherche, entre universitaires et scientifiques des deux
pays.
Niveau sans précédent d’ingérence étrangère
Le ministre de la Population Alan Tudge a déclaré sur Sky News que cette enquête s’inscrit dans les efforts du gouvernement de s’attaquer à une ingérence étrangère qui a atteint des « niveaux sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale ».
La semaine dernière, le gouvernement avait annoncé avoir l’intention
de se doter de nouveaux pouvoirs pour mettre fin à des accords entre des
autorités locales et des pays étrangers qui menacent l’intérêt
national, des pouvoirs qui s’étendraient aux universités.
« Nous, tout comme la population, avons besoin de nous assurer qu’il n’y a pas d’ingérence étrangère au sein des universités », a expliqué Alan Tudge, sans préciser si cette enquête visait la Chine.
Améliorer les systèmes de sécurité des universités
Selon le quotidien The Australian,
le ministre de l’Intérieur Peter Dutton a précisé le cadre de cette
enquête dans une lettre adressée au responsable de la commission
parlementaire, Andrew Hastie, ouvertement critique vis-à-vis de la
Chine. Les conseillers de Peter Dutton n’ont pas répondu à des demandes
de commentaire sur ce sujet.
Des directives pour les universités, annoncées en novembre,
les incitent à améliorer leurs systèmes de cybersécurité, à effectuer
des vérifications avant de signer des partenariats avec des
organisations étrangères ainsi qu’à former leur personnel à reconnaître
les tentatives d’influence étrangère.
Les universitaires ont également été invités à se méfier
quant au partage des connaissances sur des sujets sensibles et à
discerner comment des travaux de recherche conjoints avec des
universitaires étrangers pourraient être utilisés à mauvais escient.
À plusieurs reprises, Pékin a nié toute ingérence au sein des universités australiennes.
Les relations entre la Chine et l’Australie se sont
détériorées ces derniers mois, notamment après que l’Australie a demandé
une enquête internationale pour déterminer l’origine de la pandémie de
coronavirus, apparue en Chine fin 2019. Depuis la Chine a pris des
mesures défavorables aux importations de produits agricoles australiens.
Par
Ouest-France