Le président des
États-Unis ne semble pas touché par les
nouvelles accusations de viol. "
Donald
Trump a pris l’habitude de se nourrir des scandales. C’est pour cela
qu’ils glissent sur lui, c’est un moteur pour lui. Ils lui permettent de
se mettre à distance de ce qu’il présente comme la classe politique
toujours corrompue et tenue par les élites. Ces scandales n’ont eu aucun
impact sur sa base électorale, jamais", souligne Gilles Paris, le correspondant du
Monde à Washington.
Le 3 novembre, les électrices pourraient se faire entendre dans les bureaux de vote. "Donald
Trump a une ligne directrice, c’est celle de mobiliser une Amérique
blanche plutôt masculine. Il s’adresse à elle exclusivement et laisse de
côté les femmes éduquées notamment, et c’est leur détachement qui avait
expliqué en 2018 la perte de la Chambre des représentants et le premier
revers sérieux de Donald Trump", explique le journaliste sur franceinfo jeudi 17 septembre.
Dans son livre Amérique, années Trump, Gilles Paris décrit un "ogre politique qui a été sous-estimé". "Il
a une énergie, une capacité à dicter l’agenda pour que tout tourne
autour de lui en permanence qui fait qu’il s’est imposé, a duré, a
résisté et la crise du Covid-19 est le premier accident qui a déréglé la
machine", ajoute-t-il.
"
C’est quelqu’un qui est le
reflet d’une Amérique, qui ne va pas disparaître avec une éventuelle
défaite à la présidentielle. Au contraire, en repoussant sans cesse les
normes, Donald Trump
a peut-être plus modifié les équilibres institutionnels américains que
ses prédécesseurs. C’est pour ça que cette élection sera un test
important pour les États-Unis et le monde", conclut Gilles Paris.
Patricia Loison
Par franceinfo