Par 314 suffrages sur 462, Yoshihide Suga, 71 ans, a été élu ce
mercredi nouveau Premier ministre du
Japon par le Parlement. Il remplace
Shinzo Abe, qui a démissionné pour des raisons de santé, et dont il
était le fidèle lieutenant.
Le nouveau chef du Parti libéral démocrate (PLD), désigné
triomphalement lundi, a promis de poursuivre la politique de son
prédécesseur qui était au pouvoir depuis fin 2012.
Yoshihide Suga a
obtenu 68 % des suffrages à la chambre basse. Une majorité simple était
requise. Les résultats du vote de la chambre haute du Parlement ne sont
pas encore connus mais le PLD et son allié, le Komeito, sont aussi
majoritaires à la chambre haute. En outre, en cas de vote contraire
entre les deux chambres, celui de la chambre basse emporte la décision.
Fils
de cultivateurs de fraises, Suga était secrétaire général du cabinet et
porte-parole du gouvernement depuis le retour au pouvoir de Shinzo Abe
fin 2012. Député réélu depuis 1996, il a été son bras droit pendant de
nombreuses années, coordonnant la politique entre les ministères et les
nombreuses agences de l'Etat. Ainsi maîtrise-t-il tous les rouages de la
puissante bureaucratie japonaise et promet-il la stabilité dans
l'archipel, dans les traces de son prédécesseur.
Covid-19, crise économique, JO de Tokyo…
Le
gouvernement Suga va devoir s'atteler à la crise du coronavirus, la
récession économique, le vieillissement de la population (un tiers a
plus de 65 ans), ainsi que la délicate question de la tenue ou non des
Jeux olympiques de Tokyo, pour l'instant reportés à l'été 2021.
Désignés
dans la journée, peu de ministres devraient changer : le ministre des
Finances Taro Aso et celui des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi
devraient rester en poste. De même, Hiroshi Kajiyama, le fils d'un
politicien que Suga a considéré comme son mentor, devrait conserver son
portefeuille du commerce et de l'industrie. Le ministre de
l'Environnement, Shinjiro Koizumi, fils de l'ancien Premier ministre
Junichiro Koizumi, restera également en place. L'actuel ministre de la
Défense, Taro Kono, devrait passer à la Réforme administrative - un gros
dossier selon le nouveau Premier ministre - et céder son maroquin à
Nobuo Kishi, le frère cadet de Shinzo Abe, législateur du LPD.
Certains
hauts responsables du parti sont favorables à la tenue d'élections
législatives anticipées, ce qui permettrait d'allonger la durée de
mandat de Yoshihide Suga. Pour l'instant il est prévu de s'arrêter au
terme du mandat initial de Shizo Abe, dans un an.
Par Le Parisien, J.Cl. avec AFP et Reuters